France : la belle solidarité d'une commune autour d’un épicier marocain

mardi, 22 avril 2014

 Hassan Abou, un jeune épicier marocain en situation irrégulière dans la petite commune de Hermontville (1400 habitants) , prié de quitter le territoire français, a permis de donner naissance à une belle leçon de solidarité et d’humanité.

« Si une personne d’une bonté pareille n’a pas sa place en France, alors personne n’y a sa place «  déclare un petit garçon  d’une dizaine d’années à peine, aux médias locaux et à certains médias nationaux français, qui se sont déplacés dans la  commune où les habitants de 7 à 77 ans ont choisi de défendre comme un seul homme ce jeune épicier devenu l’un des siens.

En guise de protestation contre le vrai gérant, celui qui, faisait travailler au noir le jeune homme arrivé en France en 2005, pour avoir remplacé Hassan Abou, dès la décision préfectorale d’expulsion, un journaliste de Canal + raconte que les élèves de l’école de la commune se sont rués sur la petite épicerie à vélo et « ont fait exploser des petits pétards »…

Les témoignages sont tous plus touchants les uns que les autres, l’on raconte l’histoire de ce retraité qui perd son équilibre et par la même occasion son portefeuille  en quittant la banque, que Hassan Abou aide à se relever en lui donnant son portefeuille. Lorsque l’homme veut le dédommager, il ne comprend pas en s’excusant presque d’avoir été là…

Tout commence le 7 avril 2014, lorsque la préfecture annonce au jeune homme qu’il a 30 jours pour quitter le territoire français et le prie de partir de son domicile situé au-dessus de l’épicerie où il travaillait de 7 heures du matin à 10 heures du soir pour un commerçant, propriétaire d’une autre épicerie dans une autre commune, qui le payait chaque fin de mois 700 euros…cash afin de ne pas prendre de risques.

C’est  le fait de l’avoir remplacé sans attendre par un autre employé qui va susciter l’ire des 1400 habitants de la commune qui  tombent des nues lorqu’ils apprennent  que Hassan Abou n’était pas le propriétaire de l’épicerie qu’il « gérait » depuis 9 ans…trouvant même le temps de se déplacer chez les personnes âgées pour leur ramener leur courses…

Selon le journal régional (www.lunion.presse.fr) le gérant qui risque une amende salée et même une peine de prison affirme: « Je suis contre son expulsion. Je vais signer la pétition – ndlr contre l’expulsion de Hassan Aboud -,  il est bien vu, il travaille bien, il est gentil avec tout le monde, c’est un bon gars (…)  Je veux faire un contrat d’embauche à Hassan. Je veux  tout faire pour que l’épicier marocain puisse rester dans la commune ».

Une semaine plus tard, "grâce à cette mobilisation,la préfecture a fait marche arrière. Elle a abrogé l’arrêté initial d’expulsion d’Hassan Abou et délivré une autorisation provisoire de séjour de trois mois, avec autorisation d’occuper un emploi" écrit le journal qui ajoute que l'’avocat d’Hassan Abou a par ailleurs bon espoir de lui obtenir un titre de séjour". L'avocat, Me Miravette, estime selon le journal qu'i ne s'arrêtera pas là :" Car le fait d’avoir été « exploité » durant 9 ans, suffit à caractériser la circonstance exceptionnelle prévue par l’article 313-14 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) pour régulariser un étranger en situation irrégulière".

Mieux, Hassan Abou «pourrait également rentrer dans le cadre de la circulaire Valls, puisqu’il a travaillé pendant 9 ans et est en France depuis plus de 5 ans (...)" selon son avocat, parce qu'Il "ne manque que les contrats de travail. Je compte bien obtenir les bulletins de salaire devant les Prud’hommes».

 

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

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