Ramadan à Stockholm : de longues heures de jeûne mais une ambiance festive

jeudi, 25 juin 2015

Avec l'avènement du mois sacré de Ramadan, les Musulmans en Suède tiennent, en dépit de longues journées de jeûne, à préserver leurs traditions en ce mois sacré de piété et de spiritualité.

Dans la banlieue de Skarholmen (sud de Stockholm), où viennent s'approvisionner plusieurs familles musulmanes, des gâteaux et autres délices orientaux ont fait leur apparition dès les premiers jours du Ramadan.

"Les gâteaux et friandises se vendent comme des petits-pains en ce mois-ci", nous lance Hamed, un vendeur turc dans la place de Sk?rholmen, et qui étale fièrement sa marchandise devant des clients venus de différentes régions de la capitale suédoise.

Dans ce quartier à forte présence de la communauté musulmane, l'effervescence dans les marchés est palpable en ce mois sacré.

Alors que plusieurs familles tiennent à préparer elles-mêmes les mets traditionnels en s'approvisionnant sur place en épices et autres aliments de base, d'autres ont reçu "des renforts" depuis leurs pays d'origine. 

C'est le cas notamment de Mohamed, 38 ans et originaire de Salé, dont la famille lui a envoyé Rghayf, Chabakiya, Briwate et autres délices culinaires à quelques jours du début du Ramadan.

"Même mon épouse, qui est suédoise, raffole de la gastronomie marocaine. Avec le travail et les longues journées de jeûne, il m'est difficile de préparer ces mets, alors je m'approvisionne à la source !", nous confie-t-il.

Cette année, la durée du jeûne dans la ville de Stockholm atteint près de 20 heures et comme à chaque avènement du Ramadan en période estivale, le débat reprend de plus belle sur la durée du jeûne.

Entre ceux qui insistent sur l'impératif de jeûner sur la base de l'horaire local de la prière, et d'autres qui estiment nécessaire de suivre les horaires de la Mecque, ou du plus proche pays musulman, le débat enfle et se poursuivra encore longtemps en l'absence d'une décision prise au plus haut sommet des autorités religieuses musulmanes.

"Jeûner 20 ou 21 heures n'est pas à la portée de tout le monde, surtout pour les personnes âgées et les jeunes adolescents", lance Ibrahim, installé en Suède depuis plus de 20 ans.

Ceux qui ne peuvent pas jeûner pour des raisons de santé peuvent toujours attendre que les journées soient moins longues pour le faire, estime cet employé, qui s'appuie sur une récente fatwa émise par le Conseil Européen d'Iftae.

Une délégation de ce conseil s'était rendue récemment à l'extrême nord de la Suède, là où le soleil ne se couche pas en cette période de l'année, avant de tenir un colloque pour annoncer sa décision concernant le jeûne et les horaires des prières en ce mois de ramadan.

Pour Moustapha, un père de famille originaire d'Agadir, le plus important est d'inculquer aux plus jeunes les valeurs de l'Islam en ce mois béni.

"Passer plus de temps en famille, faire la prière ensemble et lire le Coran, c'est ça Ramadan", estime-t-il.

C'est en compagnie de ses deux fils que Moustapha se rend à la mosquée de Fittja (quartier du sud Stockholm), où se rassemblent des centaines de fidèles pour faire la prière.

Toute cette effervescence et ambiance bon enfant ne passent pas inaperçues aux yeux des Suédois, toujours avides d'informations sur la symbolique de ce mois pour la communauté musulmane. Une communauté qui ne cesse de croître au pays des Vikings, à la faveur d'une politique d'immigration jugée la plus ouverte au niveau de l'UE.

En effet, le pays scandinave a ouvert ses portes récemment aux Syriens qui fuient la guerre dans leur pays, et qui viennent renforcer une communauté musulmane déjà présente depuis des décennies, composée notamment d'Irakiens, de Somaliens, de Kurdes et de Palestiniens. 

MAP

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