L'UE se dote d'un système d'asile commun

L'Union européenne va se doter de règles communes pour traiter les demandes d'asile mais le dispositif retenu reste encore imparfait et les pays les plus exposés devront encore se débrouiller seuls en cas d'arrivées massives de migrants.

"C'est un grand succès (...) et nous pouvons en être très fiers", s'est félicitée vendredi la commissaire en charge des Affaires intérieures Cecilia Malmstrím au cours d'un point de presse pour présenter cet accord obtenu après trois ans d'âpres négociations.

Le corpus de règles communes a été approuvé "en 20 secondes" lors d'un vote au sein de la Commission des Libertés publiques du Parlement européen et a fait l'objet d'un accord politiques des Etats membres, a-t-elle souligné. Il doit encore être avalisé par un vote du Parlement européen lors de la session plénière du mois de juin.

Les Etats membres auront ensuite deux années pour mettre en oeuvre les dispositions de ce système d'asile commun. "Cela imposera des changements mineurs dans la plupart des Etats", a expliqué Mme Malmstrím.

Le système d'asile commun prévoit des normes communes pour le traitement des demandes, l'accueil des demandeurs et la garantie de leurs droits.

Les mineurs non-accompagnés devront ainsi se voir attribuer un représentant. En cas de doute sur l'âge, le pays doit partir du principe qu'il est mineur. Les responsables nationaux devront être formés à la reconnaissance d'actes de torture par exemple. Les délais d'examen des demandes seront de six mois, avec des dérogations possibles à neuf mois.

A la demande expresse des Etats, les policiers européens pourront accéder aux empreintes digitales des demandeurs d'asile contenues dans la base de données européennes Eurodac.

Avec ce système "nous assurons des conditions dignes" pour l'accueil des demandeurs d'asile, a insisté Mme Malmstrím.

"L'Europe montre ainsi sa solidarité envers les gens les plus vulnérables dans le monde et leurs assure des conditions de protection dignes. Je suis certaine que cela peut se vendre" pendant la campagne pour les élections européennes de 2014, a-t-elle affirmé à l'AFP.

"Les négociations ont été très difficiles et la montée de mouvements populistes dont certains sont ouvertement xénophobes, voire racistes comme en Grèce, a pesé", a-t-elle reconnu.

Mais "aucun mécanisme de solidarité (entre les Etats de l'UE) n'a pu être incorporé", a-t-elle déploré. Cette solidarité se manifestera sur une base volontaire, a-t-elle reconnu.

L'Union européenne a enregistré 332.000 demandes d'asile en 2012, soit une hausse de 10% par rapport à 2011, et les Syriens sont devenus le deuxième groupe de réfugiés en quête de protection, a indiqué l'office de statistique Eurostat.

Dans le même temps, 73% des dossiers examinés en 2012 ont été rejetés, dans la tendance des années précédentes.

Cinq pays --Allemagne (77.500), France (60.600), Suède (43.900), Royaume-Uni (28.200) et Belgique (28.100)-- recensent 70% des demandes, précise Eurostat.

26 avr 2013

Source : AFP

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

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