vendredi 19 avril 2024 04:31

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Ramadan en Argentine : une période de jeûne réduite et une nostalgie pour le Maroc

Cette année, le mois sacré de Ramadan coïncide avec la saison de l'hiver en Argentine, une période où les températures baissent parfois en dessous de zéro et la période de jeûne est réduite à 9 à 11 heures suivant les fuseaux horaires. Des conditions idéales pour se consacrer au quatrième pilier de l'Islam sans fatigue ni difficulté, il n'en demeure pas moins que pour les Marocains résidant dans ce pays d'Amérique du Sud ce mois de jeûne et de dévotion rime avec nostalgie pour le Maroc.

Etabli depuis plus de six ans à Buenos Aires, Mohamed El Mouradi (36 ans) ne peut s'empêcher de ressentir cette nostalgie pour l'atmosphère spirituelle qui règne dans le Royaume pendant le mois du Ramadan, surtout à Casablanca, la ville où il a grandi. Ce souvenir n'a nulle pareille au pays des gauchos, même s'il y a des tentatives de recréer la même atmosphère avec les membres de la communauté musulmane d'Argentine, confie-t-il à la MAP.

Avec l'avènement du mois sacré, certains commencent à faire la comparaison entre différents pays en termes de durée de jeûne et vont même jusqu'à dire que les musulmans d'Argentine ne ressentent ni fatigue, ni faim, ni soif, puisque la période de jeûne ne débute que vers 6h30 du matin, affirme ce professeur de langue arabe à l'université de Buenos Aires, notant, toutefois, que l'on a tendance à oublier que les Marocains de ces contrées sont privés de l'atmosphère ramadanesque à laquelle ils sont habitués au Maroc, de la chaleur familiale autour du repas du ftour, des appels à la prière et de l'affluence vers les mosquées ou vers les places publiques, transformées pour l'occasion en salles de prière en plein air.

Donc, s'il y a besoin de faire la comparaison entre le Maroc et là où je réside, il faudrait le faire sur la base de ces critères, a-t-il expliqué, en soulignant au passage le rôle des institutions et des centres culturels islamiques établis en Argentine, en particulier à Buenos Aires, Cordoba, Mendoza, Tucuman et bien d'autres villes en termes de rapprochement de la communauté musulmane au cours de ce mois sacré à travers l'organisation de ftours collectifs et la programmation d'activités culturelles, sportives et éducatives.

Toutes ces initiatives ne remplacent pas le vide que ressentent les Marocains lorsqu'ils sont loin de leurs familles. Rien ne peut égaler le bonheur d'être entouré des siens autour d'une table de ftour marocaine, a relevé El Mouradi, également traducteur et interprète au centre culturel islamique Roi Fahd de Buenos Aires.

El Mouradi, qui enseignait au lycée Hassan Ibn Tabit à Zayou avant de suivre son épouse argentine "Naima", tente tant bien que mal de recréer une atmosphère spirituelle typique du mois de Ramadan en regardant les chaînes marocaines et en écoutant des émissions religieuses.

Toutefois, El Moradi estime que le mariage mixte a certains inconvénients lorsqu'il s'agit d'occasions religieuses comme le mois du Ramadan, en raison de la différence des cultures, de l'identité et de la religion, en soulignant qu'il tient à éduquer sa fille Soukaina, un an et demi, conformément aux préceptes de l'Islam et qu'il souhaite qu'elle l'accompagne prochainement au Maroc pour rencontrer sa famille au Maroc.

Pour sa part, Khaira Mohiieddine, résidant à Buenos Aires depuis plusieurs années, affirme que l'atmosphère du mois de Ramadan en Argentine diffère de celle consacrée par les us et coutumes des pays musulmans, en ce sens que la cadence du travail reste la même, au point même que l'on est obligé de rompre rapidement le jeûne et reprendre le travail.

Une fois de retour à son domicile, Khaira se fait un point d'honneur de rester en contact avec les membres de sa famille, via les réseaux sociaux, pour vivre à travers eux l'atmosphère ramadanesque typique au Royaume.

Mohamed Bennis, qui travaille au sein d'une représentation diplomatique étrangère en Argentine et réside dans le pays depuis 18 ans, essaye, quant à lui, de profiter de ce mois sacré pour rassembler ses compatriotes autour d'une table de Ftour bien garnie, préparée avec soin par son épouse.

Malgré toutes les années passées en Argentine, le plus beau Ramadan est celui que j'ai passé à Fès en 2010, c'est un souvenir que j'essaye de recréer en Argentine, a-t-il conclu, tout plein de nostalgie.

03 juil 2015,Hicham Lakhal

Source : MAP

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