vendredi 19 avril 2024 14:41

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

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« N’ayez pas peur ! » Tel est le message lancé avec panache par le chanteur de rap français Médine et l'universitaire Pascal Boniface, ensemble, à travers le livre « Don’t Panik »,* dont l’objectif est de démonter les peurs et les préjugés contre les musulmans, les jeunes des banlieues, les personnes issues de l’immigration... dans un contexte marqué par le marasme économique et sociale et la montée de l’extrême droite.

« Don’t Panik », c’est aussi l’histoire d’une (belle) rencontre qui semble improbable entre un rappeur à succès et le directeur d’un des cercles de réflexion français les plus influents, l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS). De leur collaboration fructueuse, ils ont su faire tirer une belle amitié. Pascal Boniface en témoigne sur Saphirnews.

Sorti le 18 octobre, « Don’t Panik » rencontre encore très peu d’échos médiatiques mais semble bel et bien promis au succès et pour cause : l’alchimie entre les deux auteurs du livre fonctionne à merveille. Déjà quelque 4 000 exemplaires ont été vendus après une semaine d’exploitation, nous déclare leur éditeur, Desclée de Brouwer.

Saphirnews : Dans quelles circonstances vous-êtes vous rencontrés avec Médine ?

Pascal Boniface : Je l’avais contacté pour faire un entretien dans la revue de l’IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques dont il est directeur, ndlr) sur « Le monde occidental est-il en danger ? » (en 2009). On a toujours essayé, dans ce cadre, de prendre contact avec des personnes qui ne sont pas forcément des spécialistes des questions géopolitiques mais qui peuvent avoir un avis dessus. Sur ce thème, je trouvais intéressant de faire réagir Médine, dont j’avais lu ses textes avant. L’entretien s’est très bien passé. J’ai ensuite été invité à un de ses concerts mais on avait un peu perdu le contact. Médine m’a contacté il y a quelques mois pour poursuivre le travail qu’on avait développé auparavant. Il voulait mettre ses réflexions non plus sous forme de chansons mais de textes, consignés dans un livre. On s’est vite mis d’accord pour faire ce travail ensemble.

Vous avez accepté rapidement sa proposition. Qu’est-ce qui vous plaisait dans son projet ?

Pascal Boniface : D’une part, ça changeait de mon travail habituel. J’aime bien la forme de livre-débat ou livre-entretien car c’est un ping-pong intellectuel qui est toujours plaisant et qui permet de construire sa réflexion. Surtout, ce qui me plaisait, c’était la rencontre entre deux personnes qui viennent d’horizons professionnels et personnels tout à fait différents et c’est ce qui crée la richesse de ce livre. Ce qui fait le sel de la vie, c’est de rencontrer des gens différents et je dois dire que cette rencontre a débouché non seulement sur un livre, mais de façon plus importante sur une réelle amitié.

A la lecture de ce livre, on sent justement une réelle complicité entre vous. Etiez-vous forcément d’accord sur tout ?

Pascal Boniface : On ne peut pas dire qu’on est d’accord sur tout, on a des divergences sur Dieudonné mais également, même si elles sont plus légères, sur Tariq Ramadan. Mais ce qui est important, c’est de voir qu’alors que nous venons de mondes différents, on a des points de vue qui ne sont pas si éloignés, ce qui montre bien que le regard sur la société ou sur la politique étrangère n’est pas un problème d’appartenance puisque Médine est musulman et moi, athée, mais un problème de choix politique. Disons que sans être un musulman, j’ai un point de vue comparable à celui de Médine sur les questions de justice, de respect des individus, sur les principes d’égalité et de non discrimination.

La lutte contre l’islamophobie est un thème central de votre livre. Un passage a retenu mon attention. Vous dites, je vous cite : « Je ne pense pas que les musulmans soient en position où ils peuvent se passer des autres. » Pouvez-vous expliciter cette idée auprès des lecteurs ?

Pascal Boniface : Je dis par là qu’il faut éviter deux choses. D’une part, que la lutte contre l’islamophobie soit dirigée par des non-musulmans, prenant les musulmans comme une masse qui ne serait pas capable de s’organiser. Ce serait un danger, les musulmans doivent avoir leurs propres représentants, qu’ils les choisissent eux-mêmes, qu’ils ne soient pas désignés par les autres. Dans le même temps, je mets en garde contre un éventuel repli communautaire. La lutte contre l’islamophobie doit être l’affaire de tous et pas seulement des musulmans, tout comme la lutte contre l’antisémitisme et toutes sortes de racisme.

Quelles sont selon vous les forces et les faiblesses de « la communauté » musulmane ? Rappelons déjà qu’elle n’est pas un bloc homogène…

Pascal Boniface : Oui, tout à fait. Leur force : le nombre. Les faiblesses : l’absence d’organisation et de visibilité. Ils n’ont pas accès aux responsables politiques et aux médias malgré leur nombre et ont une expression qui n’est pas encore assez affirmée même si des personnes comme Médine peuvent donner un point de vue qui soit légitime et reconnu comme tel. Ce que je trouve intéressant avec Médine, c’est qu’il représente un point de vue musulman, fier de l’être et ouvert sur les autres.

L’absence d’organisation des musulmans, vous en faîtes un chapitre dans « Don’t Panik ». Votre avis ?

Pascal Boniface : Je suis un peu partagée car effectivement, on peut dire qu’il y a plus de discriminations à l’égard des musulmans qu’à l’égard des autres communautés et qu’il est bon pour les musulmans de s’organiser pour lutter contre ce phénomène. Cela peut se comprendre mais il existe la crainte qu’une telle construction donne une image de la communauté qui soit enfermée sur elle-même et que la France devienne une addition de communautés. Comment s’affirmer soi tout en restant universaliste, c’est la vraie question.

Justement, ne pensez-vous pas que le repli communautaire puisse aussi être le résultat du rejet des musulmans de la société ?

Pascal Boniface : Bien sûr. Si on veut éviter le communautarisme, il faut que la République soit à l’écoute et qu’elle traite de la même façon tous ses enfants. Or, ce n’est pas le cas pour le moment, notamment pour les musulmans. Même s’il est moins difficile d’être musulman aujourd’hui qu’il y a une vingtaine d’années, il y a plus de discriminations envers eux qu’à l’égard des autres Français.

Sarkozy est parti, êtes-vous plus confiant avec Hollande aux commandes quand il s’agit de lutter contre toutes les formes de discriminations ?

Pascal Boniface : Je suis moins inquiet. Il faudra juger sur pièce et non pas sur parole. En tous les cas, je constate de François Hollande qu’il évite d’employer les termes stigmatisants qui étaient employés par Sarkozy et une partie de son entourage.

Que retenez-vous de cette collaboration fructueuse avec Médine ?

Pascal Boniface : Tout d’abord, une amitié mais aussi la découverte d’un monde que je connaissais très peu, le rap, qui a d’autres codes et d’autres règles que celles que je fréquente. Le fait de pouvoir encore apprendre à mon âge et de s’ouvrir des horizons nouveaux est quelque chose de très positif. Si on arrive à faire passer notre message commun, à savoir que nos différences sont un enrichissement pour la société et non un appauvrissement, on aura modestement gagné notre pari.

31/10/2012

Source : Maglor

D'après le ministère du Travail, le taux de chômage des immigrés originaires du Maghreb et d'Afrique subsaharienne atteignait 23% en 2011, contre 8,5% pour le reste de la population. En cause notamment, un niveau de diplôme plus bas.

Le taux de chômage des immigrés originaires du Maghreb et d'Afrique subsaharienne approchait 23% en 2011, contre 8,5% pour le reste de la population non immigrée, révèle une étude du ministère du Travail. Le taux de chômage de l'ensemble des immigrés était lui de 16,3%.

"Alors que le taux de chômage des immigrés d'un pays européen est très proche de celui des non immigrés", il atteint 23% pour le Maghreb et 22% pour l'Afrique subsaharienne, note la Dares, chargée des statistiques du ministère. A contrario, seuls 5,6% de ceux nés au Portugal et 7,4% de ceux nés en Espagne étaient sans emploi.

L'étude souligne également que "le risque de chômage diminue avec le niveau de diplôme, s'accroît lorsque le diplôme des immigrés n'a pas été obtenu en France et est supérieur pour les résidents des ZUS" (zones urbaines sensibles). Quelle que soit leur origine, les immigrés sont moins diplômés que les non immigrés. Ceux d'origine maghrébine ont le plus faible niveau d'étude, avec près de 60% de peu ou pas diplômés.

Temps partiel et sous-emploi

L'étude met également en exergue des situations plus nombreuses de temps partiel et de sous-emploi. Le temps partiel concerne ainsi 36% des femmes immigrées contre 28% des non immigrées, et 8% de leurs homologues masculins, contre 8% des non immigrés. Et les immigrés nés en Afrique sont deux fois plus souvent en contrat temporaire (20%) que ceux originaires de la communauté européenne (10%).

L'étude souligne également une "ségrégation professionnelle" élevée. Ainsi, sur les années 2009-2011, les immigrés représentaient plus de 15% des effectifs dans onze métiers. On recensait ainsi un tiers d'immigrés parmi les employés de maison et près de 29% parmi les agents de gardiennage et de sécurité. Les immigrés sont également très nombreux dans le bâtiment, les travaux publics, parmi les ouvriers du textile et du cuir, les cuisiniers ou encore les agents d'entretien.

Une tendance européenne

En 2011, 4 millions d'immigrés âgés de 15 à 64 ans résidaient en France métropolitaine, représentant 10% de la population en âge de travailler. Quelque 30 % d'entre eux sont nés dans un pays de l'Union européenne (UE), 31 % au Maghreb, 15 % en Afrique subsaharienne et 24 % dans un pays européen hors UE ou sur un autre continent que l'Afrique. La participation des immigrés au marché du travail est comparable à celle des non immigrés pour les hommes, mais inférieure pour les femmes.

La proportion de non natifs, immigrés et personnes nées françaises à l'étranger, dans la population en âge de travailler, est plus faible en France que dans l'ensemble de l'Union européenne à 15. Dans chacun de ces 15 pays, le taux de chômage des non natifs extra communautaires est nettement plus élevé que celui des natifs.

31/10/2012

Source : LEXPRESS.fr, Avec AFP

Colloque organisé par la Cité nationale de l’histoire de l’immigration

Depuis une trentaine d’années, les mémoires sont devenues omniprésentes dans l’espace public, et un objet d’étude pour l’histoire et les sciences sociales. Dans cet ensemble, les migrants occupent une place singulière. En France, ils ont été acteurs de ces mobilisations mémorielles, sans toujours le faire au nom de leurs origines. Dans le champ scientifique, des études portant sur les mémoires des migrations ont déjà permis d’éclairer un groupe ou un événement, mais leur historicisation reste encore largement à définir et à explorer.

L’approche par les mémoires des migrations permet d’envisager l’émigration et l’immigration, mais aussi les différentes catégories de migrants quel que soit leur statut. Par ailleurs, elle pose comme hypothèse la pluralité des mémoires selon les groupes, les motifs et les conditions de départ, les espaces d’installation, les époques. Enfin, elle laisse ouverte la définition de ce qui fait mémoire, par-delà l’expression des souvenirs individuels.

La première série de questionnements renvoie à la place des migrations dans cette résurgence des mémoires. Quelles mémoires des migrations s’expriment ici ? Comment s’articulent-elles à l’évolution générale du rapport au passé ? Est-ce qu’elles ressortent, comme ailleurs, d’une revendication de reconnaissance, voire de réparation ? Si on les confronte aux autres mobilisations mémorielles, est-ce qu’elles portent une temporalité singulière ? Des modalités d’expression et de transmission différentes ?

L’expression au présent de ces mémoires ne peut se comprendre sans être replacée dans un processus de plus longue durée, au cours duquel le rapport au passé a revêtu des formes différentes, qu’il s’agira également de saisir.

Mais au-delà de ces mobilisations contemporaines, il convient de réfléchir plus généralement au rôle tenu par la mémoire dans l’histoire des migrations depuis le XIXe siècle, notamment dans la formation des identités de groupe et dans la constitution de réseaux transnationaux et diasporiques.

Nous proposons de nourrir la réflexion autour de cinq axes, dont les frontières sont évidemment poreuses :

Événement, temporalités et transmission

Territoires géographiques, espaces sociaux, mobilités et jeu d’échelles

Identités et multi-appartenances

Politiques symboliques et patrimonialisation

Historiens de l’immigration et mémoires des migrations..Programme du colloque

Source : Site de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration

 

De l'autre côté (Auf der anderen Seite) fut une telle révélation que nous avons eu envie de voir les sept autres longs métrages de Fatih Akin. Et les entendre tant la musique qu'il y distille nous emporte, jusqu'au documentaire de 2005, Crossing the bridge - the sound of Istanbul, ou guidé par Alexander Hacke, le bassiste d'Einstürzende Neubauten, nous voyageons dans tous les styles qui se pratiquent à Istambul. De l'autre côté reste à mes yeux probablement le plus réussi de Fatih Akin qui filme chaque fois un drame de l'immigration, souvent avec beaucoup d'humour et de tendresse, comédies amères, tragédies pleines d'espoir, face au carcans que représentent les cultures des pays d'origine et d'accueil.

Cinéaste allemand d'origine turque, Fatih Akin met en scène ces aller et retours avec une aisance aussi grave que légère. Si l'intégration ne fait pas de doute, la manière d'y répondre, entre le moule et la déviance, y est représentée par les deux frères italiens de la romance Solino (2002), le couple improbable de l'éprouvant Head-On (Gegen die Wand) (2004), les amantes du plus politique De l'autre côté (Auf der anderen Seite) (2007), les frères grecs de la comédie Soul Kitchen (2009). Ses deux premiers films, L'engrenage (Kurz und schmerzlos) (1998) où sévit "l'amitié virile" de trois machos et la charmante comédie Julie en juillet (Im Juli) (2000), sont les moins intéressants. Il vaut mieux cela que le contraire ! Il est réconfortant de découvrir l'équipe d'excellents comédiens qui suit Akin depuis ses débuts et l'on appréciera la légèreté de sa direction dans un pays dont ce n'est pas la spécialité depuis l'extermination systématique de ses minorités ethniques. Preuve ici que les temps ont changé. Une nouvelle Allemagne se relève grâce à ses nouvelles hybridations quand la Turquie replonge dans la ségrégation.

01 novembre 2012, Jean-Jacques Birgé

Source : Médiapart

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

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