Dans son intervention lors de la rencontre des leaders religieux d’Europe à Bruxelles hier mardi 16 juin, le Grand Rabbin de Bruxelles a considéré que le Maroc est un exemple éloquent en matière de tolérance et de vivre ensemble.
« Vous voyez une synagogue, une église, une mosquée dans le respect mutuel, je pense qu’au niveau de l’ouverture et de la tolérance et de l’acceptation de l’autre comme il est, le Maroc est certainement un exemple à suivre », a-t-il déclaré.
« Vous savez quand on va au Maroc on n’entend jamais de vivre ensemble. Aucun homme politique ne parle de vivre ensemble mais le vivre ensemble au Maroc est conjugué au quotidien », a poursuivi Albert Guigui.
« Construire ensemble » au lieu du « vivre ensemble »
Lors de la conférence de presse réunissant les leaders religieux, Albert Guigui a mis le point sur l’inquiétude des européens face à la montée de l’extrême droite : « les mouvements d’extrême droite au parlement européen doivent nous inquiéter parce qu’elles s’opposent aux valeurs démocratiques de l’Europe ».
Ainsi, Albert Guigui préconise de changer certain concept, comme pour le vivre ensemble : « il faudra changer le mot « vivre ensemble », par « construire ensemble ». Parce que je peux vivre avec mon voisin de palier pendant quatre ans sans le connaitre, en lui disant chaque jour bonjour. Mais ce qui est important aujourd’hui, c’est d’avoir des projets communs ou on ne va pas essayer de vivre ensemble mais de relever les défis ensemble ».
Comment on forme un djihadiste ?
Selon le Grand Rabbin de Bruxelles, l’affaire est « simple, c’est un jeune qui vit en Europe, un musulman, qui ne connait rien de sa religion et il se sent déraciné. Il tombe alors sur internet sur des articles qui font de lui un héros. C’est ainsi que dans nos propres communautés sortent des terroristes ».
Face à ce fléau, Albert Guigui préconise de renforcer les religions modérées en Europe, « de donner aux jeunes de nos pays un vécu, une mémoire. Essayer de leur donner cette dimension religieuse qui leur manque, une dimension religieuse ouverte, tolérante et je pense que c’est une de nos responsabilités, à nous en tant que leaders religieux et c’est aussi la responsabilité des politiques ».
