Des articles de presse faisant le lien entre l’arrivée de migrants africains en Algérie et la propagation du VIH dans le pays sont « scandaleux » et « discriminatoires », a dénoncé lundi le directeur du bureau de l’Onusida en Algérie dans une déclaration à l’AFP.
La « corrélation » entre « la propagation » du VIH en Algérie et l’arrivée de migrants africains avancée par une partie de la presse est « infondée » et « discriminatoire », a déclaré Adel Zeddam.
« Il n’y a pas de lien causal entre la migration et l’infection par le VIH » et « les propos discriminatoires à l’encontre des réfugiés subsahariens présents en Algérie » sont « scandaleux », a dénoncé le responsable onusien.
Depuis plusieurs jours, des journaux algériens ont consacré des espaces à l’arrivée de nombreux migrants dans le pays, parlant même d' »invasion » de clandestins subsahariens accusés de propager des maladies.
Sous le titre « dix maladies dangereuses envahissent nos rues » illustré d’une photo de jeunes africains, le quotidien arabophone Echourouk accuse, dans son édition de lundi, les migrants de « propager le Sida, la Malaria et Ebola ».
Echourouk affirme que « 9.000 clandestins africains » sont entrés en Algérie » et regrette « le silence des autorités » sur le sujet.
Jeudi, Algérie News faisait sa une sur « Alger envahie par les Nigériens ». Son directeur de la rédaction a dû faire son mea-culpa à la suite de réactions indignées sur les réseaux sociaux.
Au 31 décembre 2013, l’Algérie enregistrait officiellement 8.258 cas de personnes vivant avec le VIH en Algérie.
« La transmission hétérosexuelle, essentiellement locale, reste la principale voie par laquelle les personnes contractent le VIH (plus de 90 %), les cas d’infections liés aux non Algériens sont insignifiants », a affirmé M. Zeddam.
12 mai 2014
Source : AFP