Des défenseurs américains des droits civiques ont annoncé jeudi qu’ils allaient contester devant la justice la loi controversée sur l’immigration récemment adoptée par l’Arizona (sud-ouest), que ses opposants accusent de légaliser le délit de faciès.
La puissante association américaine de défense des droits civiques (ACLU) et d’autres ont prévu d’annoncer leur stratégie à Phoenix, devant le siège du parlement de l’Arizona, l’un des Etats américains frontaliers du Mexique.
Un porte-parole de l’ACLU a précisé que la stratégie pour obtenir le retrait de la loi signée vendredi par la gouverneur Jan Brewer — qui permet à la police de contrôler le statut migratoire de quiconque en cas de « doute raisonnable » — n’était pas encore complètement arrêtée.
Mais ces groupes pensent que la loi est « anticonstitutionnelle » et ils ont l’intention de la contester devant la justice fédérale, a déclaré ce porte-parole à l’AFP.
La signature de la loi a déclenché une vague d’indignation aux Etats-Unis et dans plusieurs pays latino-américains, Mexique en tête. Plusieurs politiciens et élus locaux, ainsi que des militants des droits civiques ont condamné publiquement le texte, allant jusqu’à appeler, pour certains, à un boycott économique de l’Arizona.
Le président Barack Obama lui-même a pris part au débat, en qualifiant la loi d' »irresponsable ». Il a estimé mercredi que la situation en Arizona mettait en évidence la nécessité d’une réforme migratoire au niveau fédéral.
Le gouvernement fédéral « n’a pas pris ses responsabilités (sur ce sujet) depuis de longues années », a-t-il dit.
Le Mexique, par la voix de son ambassade à Washington, a annoncé qu’il soutiendrait « résolument la démarche » entreprise par les associations.
L’ambassade cherche ainsi à protéger les « Mexicains qui résident, étudient ou veulent visiter l’Arizona, et qui pourraient être affectés par l’entrée en vigueur de cette loi », explique-t-elle dans un communiqué.
Elle « continuera à mettre en oeuvre tous les moyens en sa possession pour défendre l’intégrité et le respect des droits de l’homme » des Mexicains aux Etats-Unis, ajoute-t-elle.
Le président du Salvador, Mauricio Funes, a condamné jeudi une loi « xénophobe », et son gouvernement a invité ses compatriotes à « s’abstenir » de se rendre en Arizona.
Source : Romandie/AFP