L’Union européenne a réitéré jeudi son engagement à lutter contre toutes les formes de discrimination tant dans l’UE que dans le monde..

« L’Union européenne et le Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme sont unis dans leur désir et leurs efforts pour mettre fin aux discriminations qui ont lieu dans le passé », a déclaré la Haute Représentante pour les affaires étrangères et de sécurité commune, Catherine Ashtone, à l’occasion de la célébration de la Journée des droits de l’homme.

« Il n’y a pas de place pour le racisme et la xénophobie en Europe, et il ne devrait pas y avoir dans toute autre partie du monde. Le dialogue et la compréhension devraient permettre de surmonter la haine et la provocation », a déclaré pour sa part le Commissaire européen pour la justice et la liberté de Jacques Barrot.

Toutefois, il déploré les résultats publié hier par l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA) d’une étude qui a révélé des « preuves choquantes de la discrimination subie par les minorités en Europe dans leur vie quotidienne, notamment dans les salles de classe, lorsqu’ils cherchent du travail, chez le médecin, ou dans les magasins ».

L’étude révèle des actes racistes contre les immigrants et les musulmans suite à une enquête menée sur plus de 23.000 personnes issues de minorités ethniques et des groupes d’immigrants dans l’UE.

Elle a également révélé que « 11 % des Nord-Africains interrogés ont souffert de discrimination en raison de leur origine ethnique lorsqu’ils se trouvaient dans un magasin ou essayaient d’y entrer. 17 % de Roms ont indiqué avoir été victimes de discrimination de la part du personnel soignant. Près d’un quart (22 %) des Africains subsahariens ont fait l’objet de discriminations en raison de leur origine ethnique au moins une fois au cours de leur recherche d’emploi », selon l’étude.

Par ailleurs, « une personne interrogée sur quatre (24 %) a été victime d’un délit au moins une fois au cours des 12 derniers mois ».

Autre résultat : « sur l’ensemble des Nord-Africains interrogés, une personne sur cinq (19 %) considère qu’elle a été contrôlée par la police expressément en raison de son appartenance à une minorité ethnique, ce qui fait naître, chez elles le sentiment que la police leur applique un traitement discriminatoire ».

Enfin, « près de la moitié (46 %) des personnes interrogées ne savaient pas qu’il existe une législation qui interdit toute discrimination à l’égard des personnes sur la base de leur caractère ethnique dans les magasins, restaurants, bars ou clubs » et « 82 % des personnes qui ont été victimes de discriminations au cours des 12 derniers mois n’ont signalé leur expérience la plus récente en termes de discrimination ni sur les lieux où ces actes discriminatoires ont été commis, ni auprès d’une autorité compétente ».

La FRA a appelé à des politiques ciblées pour lutter contre la marginalisation de ces groupes.

Le directeur de la FRA Morten Kjaerum a déclaré que « les résultats de l’enquête révèlent les graves difficultés rencontrées par un nombre important de personnes issues de minorités ethniques et les groupes d’immigrants quant à l’accès au plus élémentaire des services ».

« La discrimination dans l’éducation est particulièrement préjudiciable car elle peut avoir un impact négatif sur les perspectives des jeunes dans le marché du travail », a-t-il averti.

APS

Publié le 11.12.2009
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