L’Espagnol Pedro Martinez Montabez a tenté d’appréhender différents aspects et dimensions du monde arabe avant d’entamer sa carrière d’orientaliste spécialisé dans le monde arabe, ce qui le distingue d’autres orientalistes hispanophones, ont souligné samedi à Casablanca plusieurs chercheurs.

Rendant hommage à ce maître des orientalistes espagnols, lors d’une cérémonie organisée en marge du Salon international de l’édition et du livre (SIEL), les participants ont rappelé que Montabez a oeuvré, depuis des décennies, à intégrer un monde arabe divisé et pas toujours en accord avec lui même, en exprimant sa solidarité avec les peuples arabes et en s’élevant contre toutes formes de colonisation.

Parallèlement à ses recherches scientifiques et historiques, il s’est intéressé à l’Andalousie et à la créativité, ce qui reflète la diversité de ses centres d’intérêt, a-t-on relevé.

Montabez avait attiré l’attention sur l’appartenance historique de l’Espagne à l’Orient et avait été influencé par les évènements qui se déroulaient en Orient, ce qui l’avait poussé à changer son parcours académique pour se pencher sur la situation dans le monde arabe contemporain, ont-ils souligné.

Les participants ont dans ce cadre mis en exergue l’intérêt particulier que Montabez a accordé à la cause palestinienne.

En matière de traduction, il a traduit de nombreux poètes arabes dont Mahmoud Darwich, Nizar Kabbani, Adounis, Salah Abdessabour et Mohamed Ibrahim, a-t-on rappelé.

Lors de cette rencontre, Montabez a notamment rejeté le mouvement orientaliste lié au colonialisme moderne qui, selon lui, cherche l’hégémonie sur le monde arabe.

Tout en respectant les études arabes et islamiques de certains orientalistes, il a déploré leur politisation.

A ce propos, Houcine Bouzineb, enseignant à la faculté des lettres de Rabat, estime que Montabez a travaillé sur la langue, la culture et tout ce qui concerne le monde arabe de manière méthodique et scientifique.

Bouzineb a, dans une déclaration à la MAP, mis en exergue les positions de cet académicien espagnol qui a défendu le droit sans complaisance.

De son côté, l’écrivain et critique égyptien, Salah Fadl, a souligné l’importance des recherches de cet intellectuel qui a su transmettre l’esprit de la langue et de la culture arabes aux lecteurs hispanophones, en traduisant les plus belles œuvres poétiques et littéraires arabes à la langue espagnole.

Ont pris part à cette cérémonie, outre MM. Bouzineb et Fadl, l’orientaliste espagnole Carmen Ruiz Bravo et les chercheurs marocains Abdelwahed Akmir, Fatiha Belbah et Mohamed Salhi.

Source : MAP

Publié le 15.02.2010

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