C’est ce lundi 2 décembre 2013, que le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) , commémore le trentième anniversaire de « La Marche pour l’égalité et contre le racisme », un « instant » historique dans une France où les français originaires du Maghreb avaient peu de visibilité. Une commémoration à travers le livre-entretien écrit par deux personnalités fortes M.Adil Jazouli et Toumi DjaiDajai et une projection du film « La Marche » de Nadir Ben Yader.
Un événement important, qui a connu son coup d’envoi aux Minguettes une banlieue Lyonnaise et s’est terminé à Paris où des dizaines de milliers de français toutes couleurs et origines confondues ont acceuilli les marcheurs qui avaient traversé la France au nom des droits humains.
Un accueil chaleureux que le président de l’époque, le socialiste François Mitterand a salué en offrant une carte de séjour de dix ans aux parents de ces enfants d’immigrés tunisiens, algériens et marocains.
Si cette marche n’a pas mis fin au racisme, elle a réussi à permettre à ces enfants d’immigrés d’être perçus comme des citoyens à part entière. Ce qui n’était pas gagné d’avance.
Comme tous les évènements qui font l’histoire, il y a une symbolique, ou du moins un visage, un nom, et dans ce cas précis il s’agit de Toumi Djaidjai, un franco-algérien issu de cette banlieue lyonnaise. Bien que, dans cette aventure humaine précise, tous ces anonymes qui ont marché furent des héros… malgré eux.
Le 8 décembre prochain la France républicaine organise une grande manifestation contre le racisme. Car, comme de nombreux pays européens les vieux démons reprennent du poil de la bête : les partis à caractère populiste et ouvertement racistes font ou refont leurs entrées dans les parlements européens. Des responsables politiques issus de l’immigration ou « des personnalités de couleur » sont montrés du doigt non pas pour leurs compétences politiques, mais leurs origines.
Trente ans après la marche pour l’Egalité et contre le racisme, qui fut suivie par la création du mouvement « Touche pas à mon pote » mouvement anti-raciste qui a connu ses heures de gloire, la bête humaine est toujours d’actualité.
