Le Mouvement des Indigènes de la République (MIR), créé en 2005, s’est transformé en parti politique, prenant pour appellation le Parti des Indigènes de la République (PIR), a indiqué mardi la nouvelle formation dans un communiqué.
Le congrès fondateur a eu lieu le week-end dernier à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Quatre-vingts délégués des collectifs locaux de province et de Paris se sont réunis samedi et dimanche pour élire leur direction politique et désigner quatre porte-parole: Houria Bouteldja (militante depuis la création du mouvement, attachée commerciale), Joby Valente (militante et chanteuse antillaise), Bidzanga Nana (militant associatif, professeur de judo) et Mbaireh Lisette (militant afro-antillais, consultant en résolution de crise).
Créé il y a cinq ans, le MIR voulait « combattre les inégalités raciales qui cantonnent les Noirs, les Arabes et les musulmans à un statut analogue à celui des indigènes dans les anciennes colonies ».
Tout en continuant son action de terrain « en particulier à l’échelle des quartiers populaires où sont concentrées les populations traitées comme des indigènes », le PIR espère « être présent lors des échéances électorales de 2012 à 2014, et notamment aux élections présidentielle, législatives et municipales, de manière à construire l’autonomie politique indigène et à renforcer la dynamique décoloniale ».
Environ 300 adhérents au Mouvement des Indigènes de la République sont devenus adhérents du PIR, « et nous allons mener campagne pour essayer d’élargir notre base et de créer de nouveaux collectifs locaux sur la base du programme adopté », a affirmé à l’AFP Mme Bouteldja.
Ce programme est « original en terme organisationnel : on adhère en tant qu’individu mais peut, à l’intérieur du parti, adhérer à une communauté culturelle comme par exemple les Antillais, les descendants d’Afrique noire, les arabo-berbères ou encore les musulmans », a expliqué à l’AFP Mme Bouteldja.
« Nous sommes dans un processus de valorisation et d’affirmation des identités », a-t-elle poursuivi. « Le PIR entend combattre les discriminations sociales, raciales et spatiales à savoir la relégation dans les ghettos ».
Source : Le Figaro