Le maire démocrate de New York a estimé dimanche que les bavures policières récentes aux Etats-Unis prenaient leurs racines dans « des siècles de racisme » dans le pays.
« Le problème est systémique et nous devons parler franchement des dynamiques raciales de notre histoire », a dit Bill de Blasio sur la chaîne ABC. « Notre police nous protège, et pourtant nous constatons des problèmes depuis des décennies, il y a une histoire de siècles de racisme qui expliquent cette réalité ».
« On peut dépasser cela, et à New York, une nouvelle formation pour l’ensemble des policiers va faire la différence », a-t-il souligné.
Le maire de New York, qui est blanc et dont l’épouse et les enfants sont noirs, a été critiqué par un syndicat de policiers de New York après avoir expliqué qu’il avait éduqué son fils, Dante, en l’avertissant des « dangers » potentiels en cas d’interaction avec la police.
« C’est différent avec un enfant blanc, c’est la réalité de ce pays », a justifié dimanche Bill de Blasio.
« Avec Dante, mon fils, très tôt nous lui avons dit: +écoute, si un policier t’interpelle, fais tout ce qu’il te demande, ne fais pas de gestes brusques, n’essaie pas de prendre ton portable+. Car nous savions, hélas, que ces gestes ont plus de risques d’être mal interprétés pour un jeune homme de couleur », a insisté le maire.
« On ne peut pas ignorer le fait qu’il y a un problème, après les incidents du Missouri, de Cleveland dans l’Ohio, et à New York en l’espace de quelques semaines », a martelé Bill de Blasio.
Des manifestations ont lieu depuis mercredi à New York et dans plusieurs grandes villes américaines en réaction au non-lieu accordé à un policier blanc qui avait interpellé un homme noir à Staten Island, à New York, en le serrant au cou, ce qui a conduit à sa mort par asphyxie. La scène, en juillet, a été entièrement filmée.
La décision de ne pas poursuivre le policier a surpris une grande partie de la classe politique, démocrates comme républicains.
La décision « est difficile à comprendre », a estimé dimanche l’ancien président républicain George W. Bush, qui a qualifié la vidéo de l’altercation de « très troublante ».
« Nous avons beaucoup progressé sur les questions raciales, mais ces incidents montrent qu’il faut en faire plus », a ajouté George W. Bush, sur la chaîne CNN.
D’autres affaires à New York, Ferguson (Missouri), et Cleveland (Ohio) ont relancé le débat sur le racisme dans la police et l’équité du système judiciaire.
07 déc. 2014
Source : AFP