Le conseil municipal de Lerida en Catalogne (nord-est), va débattre fin mai sur l’interdiction de la burqa dans les espaces publics, a-t-on appris mardi auprès du groupe municipal, minoritaire, ayant formulé la proposition.
Les nationalistes catalans modérés de CiU ont présenté la motion lundi, a déclaré à l’AFP une porte-parole du groupe municipal de cette ville d’environ 140.000 habitants. Elle sera débattue le 28 mai.
« Nous ne sommes pas une ville où elles sont nombreuses, mais il y en a », a-t-elle déclaré.
La formation considère que « la présence à Lerida de représentants salafistes (une doctrine rigoriste de l’islam, ndlr) a facilité la diffusion de pratiques incompatibles avec les valeurs d’égalité des sexes et de respect de la femme », selon un communiqué.
CiU considère que « ces vêtements sont un obstacle à l’intégration de la femme dans notre société et qu’elles attentent à sa dignité ».
D’une manière générale, les burqas ne sont pas très répandues dans l’espace public en Espagne.
Selon le journal El Pais, le maire socialiste de Lerida, Angel Ros, a déjà exprimé par le passé son hostilité à la burqa, mais le groupe municipal n’était pas disponible mardi matin pour s’exprimer.
Le ministre du Travail du gouvernement socialiste espagnol Celestino Corbacho, a déclaré lundi qu’il était partisan d’une interdiction de la burqa sur les lieux de travail et dans les locaux de l’administration.
« Cacher complètement la femme au travers d’un vêtement, quel que soit le symbolisme, heurte radicalement notre société et stoppe le mouvement vers l’égalité entre hommes et femmes », une valeur « qui ne peut régresser », a-t-il déclaré.
L’Espagne est un pays où l’immigration a explosé depuis les années 1990 et où la population issue de pays de tradition musulmane, notamment du Maroc, a fortement augmenté.
Au 1er janvier, il y avait 5,7 millions d’étrangers sur une population totale de 46,9 millions de personnes, selon les chiffres de l’Institut national de la statistique, dont 746.760 Marocains, un chiffre en hausse de 4% sur un an.
Une interdiction de ces vêtements est débattue dans plusieurs pays européens, comme la France et le Belgique.
Source : La Croix/AFP