« Le taux d’immigration, et en particulier d’immigration familiale, a un effet positif et significatif sur le produit intérieur brut (PIB) par habitant », ont écrit Hippolyte d’Albis, Ekrame Boubtane et Dramane Coulibaly de l’Université Paris Ier, dans une étude révélée par le magazine Enjeux Les échos.
« Contrairement aux perceptions, c’est l’arrivée des migrants familiaux qui provoque l’effet positif significatif sur le PIB par tête » et plus précisément l’immigration féminine dans le cadre du regroupement familial ou dans d’autres cadres. Ainsi, et contre toute attente, l’effet de la migration des travailleurs serait non significatif, « on ne peut pas conclure pour ce type de migration car les effectifs sont faibles », explique Hippolyte d’Albis.
Les résultats de l’étude ont mis en évidence « un taux d’élasticité positif et significatif ». Pour faire plus simple, cela signifierait que, quand le taux de migration a augmenté de 1% entre 1994 et 2008, le PIB par habitant a augmenté de 5 euros par personne et par an. Ça peut paraitre insignifiant, mais en multipliant 5 euros par 67 millions d’habitant en France, on obtient un gain de 300 millions d’euros.
La révélation du document par les médias ne laisse pas les politiques indifférents, à gauche comme à droite. Dans une déclaration au journal « Les Echos », Jean-François Copé, président de l’UMP, a estimé que « limiter la question migratoire à l’agrégat du PIB est réducteur ». Ce qui serait en jeu, selon Copé, « est la capacité de la France d’accueillir ces immigrés dans des conditions favorables à leur intégration », ajoutant que « l’échec de l’intégration et le développement du communautarisme ont sur le long terme un coût supérieur aux 300 millions d’euros de hausse du PIB ! ».
David Assouline, porte-parole du Parti Socialiste, a quant à lui soutenu que « cette étude a encore une fois montré que l’immigration légale n’est pas un poids pour l’économie, mais un moteur de croissance », et qu’en tout état de cause, « les travailleurs installés régulièrement en France et qui apportent tant à ce pays ne peuvent pas, quelque soit la conjoncture, être remerciés par la stigmatisation et le rejet ».
Récemment, un rapport du Parlement européen se prononçait en faveur d’une immigration maîtrisée, « tournée vers une immigration de travail ».