« Ombres et lumières de la famille Nour » de la sociologue Catherine Delcroix, c’est d’abord l’histoire d’une rencontre entre une famille d’origine marocaine établie « depuis trente ans dans une cité en France, et un chercheur pas comme les autres. Car Catherine Delcroix a opté pour l’immersion au cœur de cette famille afin de mieux pouvoir étudier son « objet ».
Le choix de Mme Delcroix est d’autant plus singulier qu’il s’est étalé sur le temps. La famille Nour a en effet été suivie 18 ans durant, par la sociologue, pour mieux comprendre « comment certains résistent à la précarité » (sous-titre de l’ouvrage).
L’ouvrage est le résultat d’une étude scientifique mais aussi celui d’une aventure humaine qui raconte l’histoire d’une famille immigrée et non celui de l’immigration. Bien que des milliers de familles immigrées ressemblent à la famille Nour, cette dernière permet à l’auteure de faire une sorte de biographie « sociologique ».
Les personnages de l’étude permettent à Mme Delcroix de tenter de faire comprendre à la société, française, que les migrants sont des individus et des citoyens à part entière qui tentent à leur façon de « mieux résister face à l’adversité et veulent s’en sortir». Ceci, a contrario de l’image et des stéréotypes véhiculés par les médias et les politiques les plus réactionnaires.
L’étude parue pour la première fois en 2001 aux éditions « Payot & rivages » a été rééditée en janvier 2013 en livre de poche chez la même maison d’édition.
« Ombres et Lumières de la famille Nour » de Catherine Delcroix, ed Payot-rivages (www.payot-rivages.fr)
