L’application du décret de l’ancien ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau, qui durcit les conditions de régularisation des immigrés en situation irrégulière et qui a été adressé aux représentants de l’autorité dans les préfectures en janvier 2025, a entraîné une chute de 42 % du nombre de titres de régularisation délivrés à ces migrants, selon des informations révélées par le journal Le Monde.
D’après l’édition du mardi 23 décembre 2025, la période allant de janvier à septembre de cette année a vu la délivrance de 11 012 titres de séjour aux étrangers dans le cadre du programme d’admission exceptionnelle au séjour, contre 19 000 autorisations sur la même période en 2024.
Cette baisse concerne pratiquement toutes les catégories, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur cités par le quotidien : les régularisations liées au travail ont chuté de 54 %, tandis que celles motivées par des raisons de vie privée et familiale ont reculé de 58 %. Seules les régularisations d’anciens mineurs non accompagnés (ayant atteint la majorité et suivant une formation professionnelle) ont connu une légère hausse de 12 %.
Le décret Retailleau impose plusieurs conditions pour obtenir un droit de séjour légal sur le territoire français, notamment une présence d’au moins sept ans en France, la preuve de la maîtrise de la langue française, l’absence de comportement pouvant être considéré comme une menace à l’ordre public, et l’absence d’obligation de quitter le territoire français (OQTF) préalable.
Dans une déclaration rapportée par Le Monde, Cécile Poulay, membre du « Collectif des travailleurs sans papiers » de Paris affilié au syndicat CGT, dénonce une détérioration de la situation des travailleurs étrangers. Elle estime que les critères du décret Retailleau sont extrêmement flous et exposent les demandeurs de titres de séjour au risque de recevoir une obligation de quitter le territoire français.








