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Conférence : "Perceptions et représentations du Juif dans la production littéraire, cinématographique et médiatique au Maroc"

mercredi, 14 novembre 2018

"Perceptions et représentations du Juif dans la production littéraire, cinématographique et médiatique au Maroc" est le titre de la dernière séance programmée ce mercredi 14 novembre 2018 dans le cadre de la rencontre sur le "judaïsme marocain : une marocanité partagée". 

La rencontre a connu la participation de M. Mohammed Hatimi, historien à l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah à Fès, Mme Karima Yatribi, professeur Universitaire et Directrice de l’Institut Confucius – Université Mohammed V à Rabat, Mme Khadija El Gour Sociologue et membre de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle et Boubker Hihi, professeur et critique cinématographique. La rencontre a été modérée par  M. Abdelghani Dades , journaliste, éditeur et membre du CCME.  

M. Hatimi : Pr. Mohamed Kenbib a mené un travail savant sur le judaïsme marocain 

Selon M. Hatimi, les productions intellectuelles au sein des universités marocaines témoignent de l'intérêt académique porté à l'histoire et à tout ce qui a trait au judaïsme marocain.Des productions sur un sujet jadis sensible avant qu'il ne soit décomposé par le professeur. Mohamed Kenbib qui soutient en 1994 une thèse de doctorat intitulée "Juifs et musulmans au Maroc, 1859-1948. Contribution à l'histoire des relations inter-communautaires en terre d'Islam".

"Dans son récit, il trace comment ces communautés, sans être à l'écart, se sont retrouvées à la marge", soutient M. Hatimi ajoutant que "l'auteur a adopté une approche savante de tous les points de vue dans ce travail".

Mme Karima Yatribi : l'œuvre littéraire d'Edmond Amran El Maleh 

Dans son intervention, Mme Yatribi a exposé un travail qu'elle a entrepris pendant près de 12 ans pour présenter l'œuvre de l'écrivain marocain de confession juive  Edmond Amran El Maleh.

"Je suis Marocain juif, pas Juif marocain", aimait dire celui "qu'on avait pris l'habitude d' appeler "El Haj Amran", s'est rappelé Mme Yatribi.

yatribi

"Mon travail sur l'écriture judéo-marocaine nous a permis de réfléchir à des questions qui ont abouti à l'introduction d'un cours sur la literature judéo-maghrébine", a affirmé l'universitaire précisant qu'" il faut que les jeunes générations prennent conscience de cette partie de l'histoire que nous portons en nous".

Ses œuvres sont dominées par la peur de voir disparaître sa communauté et la douleur de l'exil que "seule la littérature peut exprimer et consoler selon lui".

En guise de conclusion, Mme Yatribi se rappelle un des questionnement d'Edmond Amran El Maleh sur le conflit israélo-palestinien : "comment un peuple qui a souffert du nazisme ne se révolterait pas contre la violence subie par les Palestiniens?

Khadija El Gour : l'offre médiatique doit refléter le pluralisme de la société marocaine 

Mme El Gour s'est intéressée dans son intervention à l'analyse des médias marocains et leur  "approche  de la communauté marocaine de confession juive".

"Si nous ne pouvons évaluer à quel point les médias veillent à mettre en valeur le pluralisme de l'identité marocaine, notamment son affluent hébraïque, la HACA a toutefois noté qu'il n'y a jamais eu de diffamation ou de propos antisémites dans les supports audiovisuels marocains", a relevé Mme El Gour.  

La responsable a saisi cette occasion pour inviter les médias à refléter la diversité de la société marocaine. "Il faudra développer une offre qui fait de l'expérience judéo-marocaine un levier pour développement et la promouvoir auprès des jeunes pour contrer les messages de racisme et de discrimination  dans les réseaux sociaux".

L'allocution de Mme El Gour a été complétée par celle de son collègue, M. Yassine Charif, chargé de la diversité à la HACA.

M. Charif a affirmé vouloir mener un travail pour appréhender l'utilisation de la matière mémorielle dans les médias et évaluer la contribution des contenus audiovisuels à garder vivante la mémoire de la communauté juive qui fait partie de l'identité nationale.

M. Boubker Hihi : l'image et la perception dans le cinéma

M. Hihi s'est pour sa part intéressé aux messages véhiculés par le cinéma marocain qui  et son traitement de  la présence juive au Maroc.

À partir des films comme "Yakout", "Marock", "Tinghir Jérusalem", "Yema" et bien d'autres films de réalisateurs marocains, il a pu relever quelques idées restées ancrées chez les spectateurs.

" Tous les films relatent la vie paisible et la parfaite harmonie entre Juifs et Musulmans", a-t-il noté.  "Du film de Kamal Hachkar (Tinghir-Jérusalem) on retient qu'il y avait seulement 20 mètres entre la synagogue et la mosquée dans la ville de Tinghir"

Les films ont aussi relaté la perception des relations amoureuses et des mariages entre Juifs et Musulmans : " pour les musulmans, un juif n'est pas la bonne personne à aimer. Pour le Juifs, épouser un musulman peut relever de l'impossible".

CCME

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