M. Boussouf : la création d’une agence culturelle destinée aux Marocains du monde contribuera au rayonnement du Royaume à l’étranger

lundi, 31 mai 2021

Dans le cadre de l’accord signé par le le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et l’Université Al Akhawayn, le Centre Ibn Khaldoun des études sur l’immigration et la citoyenneté organise, du 28 au 30 mai 2021 à Ifrane, des journées d’étude réunissant des experts et des chercheurs autour du thème « La dynamique migratoire dans le monde d’aujourd’hui : questions d’actualité et perspectives de recherche ».

Dans son allocution d’ouverture, le Secrétaire général du CCME, M. Abdellah Boussouf, a insisté sur l’importance de soutenir la recherche scientifique dans le domaine des sciences sociales afin de cerner la problématique de la migration dans son ensemble en tant que phénomène humain, complexe, ayant connu des évolutions accélérées, ce qui exige un accompagnement adapté à cette rapidité de la part des chercheurs.

Au cours de cette séance, animée par le chercheur M. Mustapha Al Mourabit, M. Boussouf a présenté la série de mutations qu’a connues la migration marocaine qui ont rapidement fait évoluer le Maroc d’un pays exporter de migration à un pays de transit puis à un pays d’installation, ce qui se révèle d’une complexité certaine sur plusieurs dimensions.

En ce sens, le Secrétaire général du CCME s’est félicité des contenus du rapport sur le Nouveau modèle de développement paru récemment, notamment de l’axe consacré à la contribution effective et précieuse de la communauté marocaine à l’étranger en tant que levier du développement national. Le rapport considère la diaspora marocaine comme étant un pont de connexion avec le monde grâce à la diversité des pays dans lesquels elle est installée, en plus de son soutien direct à l’économie nationale à travers les transferts financiers et de sa contribution dans l’économie du savoir, puisqu’elle constitue un réservoir d’expertise et de compétences dans différents domaines.

Dans le même contexte, M. Boussouf a salué la recommandation contenue dans le récent rapport qui affirme l’importance de créer une agence culturelle destinée aux Marocains du monde pour l’ouverture culturelle et le rayonnement qu’elle pourra offrir à l’image du Maroc dans le monde. Une ouverture qui facilitera le contact puis le brassage de la culture marocaine avec les cultures internationales afin d’ainsi promouvoir les éléments de la culture marocaine à l’étranger.

M. Boussouf s’est, en outre, arrêté sur le traitement de deux poids deux mesures que les pays occidentaux réservent au phénomène de la migration, tantôt en affichant la carte de l’humanisme et de la protection des droits des migrants irréguliers pour exercer une pression sur les pays du sud, tantôt en négligeant les tragédies humaines qui ont lieu sur le sol européen, en Méditerranée et sur les frontières européennes. Il a, dans ce cadre, expliqué que les sciences sociales sont appelées à accompagner les multiples dimensions de la migration et à appréhender les discours et contenus linguistiques qui sont produits à partir des cercles politiques, bien loin de l’humanisme et des droits de l’Homme.

Dans son intervention, le Secrétaire général du CCME a également mis en lumière le pas consenti par le Maroc, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à travers le lancement de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile et la régularisation de la situation des migrants. Une initiative qui s’est opérée à partir d’une dimension exclusivement humaine et solidaire comme contribution du Maroc dans certaines questions d’envergure internationale, et qui incite, de par sa particularité, les spécialistes et chercheurs dans les sciences sociales à accompagner l’impact de cette migration des points de vue social, spirituel et culturel sur la société marocaine afin de pouvoir éclairer l’acteur institutionnel sur la facilitation des conditions d’intégration, surtout que le Maroc dispose d’une expertise historique dans la gestion de la diversité, ce qui se reflète sur les affluents qui constituent l’identité marocaine, entérinés dans la Constitution.

D’autre part, le sociologue et chercheur El Hassan Krenfel a affirmé qu’il est essentiel de se défaire de tous les complexes dans l’analyse du phénomène migratoire, qu’ils soient liés à soi-même ou à l’autre, considérant que la migration est un phénomène culturel qui permet l’ouverture, la rencontre et l’acquisition d’expériences et que même les pays développés connaissent une dynamique migratoire mais que cette mobilité n’est pas traitée par les mêmes mécanismes que ceux des migrations en provenance du sud.

Et d’ajouter que les pays européens traitent la migration d’une façon masquée et pas en tant que phénomène dans son ensemble, ses ramifications et ses problèmes dont ces pays sont en partie responsables, comme quand on évoque la politique de la ville au lieu de spécifier l’échec des politiques d’intégration et tous ce que ça a pu engendrer comme conséquences négatives.

CCME

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