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M. Boussouf : la migration est une valeur ajoutée pour l’humanité

samedi, 04 juin 2022

Le coup d’envoi de la programmation du CCME à la 27e édition du SIEL a été donné, ce vendredi 3 juin 2022, à partir du stand du conseil.

La conférence d’inauguration sur le thème « L’Afrique dans le regard de ses diasporas » a été donnée par M. Abdellah Boussouf, Secrétaire général du CCME, il a répondu aux questions de M. Mustapha Mourabit, chargé de mission au CCME.

Le Salon du livre reprend cette année après deux ans de pandémie. Il s’agit du premier évènement d’envergure internationale avec une large affluence du public qu’abrite notre pays. Une manière de déclarer que le Maroc a pu dépasser la crise sanitaire mondiale mais surtout de présenter au public tout ce que nous avons réalisé ces deux années pour rester auprès de la communauté marocaine a l’étranger.

« La distanciation que nous a imposé la pandémie s’est avérée physique uniquement, nous avons pu rester proches de la communauté marocaine en tant qu’institution », explique M. Boussouf.

Grace à la plateforme « Awacer », le CCME a pu maintenir le contact avec les Marocains du monde, même s’il est virtuel. Le Maroc ayant toujours alloué une importance particulière à sa diaspora, notamment pendant le mois de ramadan à travers un encadrement spirituel spécial dans les pays d’accueil, n’a pu être auprès de nos communautés depuis les restrictions dues au Covid. « Nous avons pu prévoir une programmation spéciale ramadan par exemple afin de les accompagner ».

« Un accompagnement qui nous semble important, même si le conseil n’est ni une institution exécutive ni médiatique, car les jeunes générations des Marocains du monde sont la cible aujourd’hui d’une hégémonie culturelle et spirituelle exercée par des pays plus présents sur les scènes culturelles étrangères ».

Un défi de plus en plus difficile à relever au vu du manque de présence du Maroc dans les réseaux sociaux au niveau international et à la médiocrité d’une offre culturelle marocaine dans les pays d’accueil. « Ayant un budget limité, le conseil ne pourrait investir ce chantier mais il est de notre ressort d’alerter les parties exécutives de l’importance de le faire ».

En ce sens, le CCME appelle depuis 2012 à la création d’une agence culturelle marocaine à même de promouvoir une production de qualité qui sera un outil efficace de soft power à travers l’art, la création et la culture pouvant faire face aux attaques étrangères et entretenir l’image du Maroc dans le monde. Une image qui a impact directe sur les investissements étrangers, sur le tourisme, etc. Cette proposition, reprise par la Commission spéciale sur le modèle de développement, attend d’être impérativement concrétisée.

Pour ce qui de sa participation au Salon du livre cette année, le CCME a choisi le thème « l’Afrique au regard de ses diasporas », car la communauté marocaine à l’étranger est d’abord une communauté africaine, ancrée dans les valeurs du continent.

Elle fait face, comme la plupart des communautés africaines dans le monde, à des défis communs, à savoir le racisme, l’islamophobie, le rejet motivé par des stéréotypes infondés. « Si nous mettons en valeur la culture africaine avec toutes ces compétences c’est pour démontrer preuves à l’appui que la migration n’est pas une menace mais une chance pour les sociétés, c’est une valeur ajoutée pour l’humanité ». A titre d’exemple, « contrairement à ce que peut être véhiculé par les médias, plus de la moitié de la migration africaine reste en Afrique, nous aimerions donc attirer l’attention sur tous ces idées reçues ».

« L’intérêt que porte Sa Majesté le Roi au continent africain date de plusieurs décennies et l’approche africaine que le Maroc entreprend n’est ni stratégique, ni actuelle, mais exprime l’appartenance et l’attachement du Royaume à ses racines africaines avec l’ambition de bâtir le contient avec les forces de l’Afrique, un continent tellement riche de par sa nature et ses compétences », explique M. Boussouf, ajoutant que « le patrimoine immatériel de l’Afrique répond aux besoins de l’humanité, car les valeurs qu’il met en avant ne sont pas toujours liées à une approche matérielle brute mais au côté lumineux de l’être humain qui par l’entraide et la fraternité peut relever les plus grands défis ».

La programmation du CCME a aussi prévu un espace « publications ». Le conseil a publié, en ces deux dernières années, 36 ouvrages qui traitent de plusieurs domaines liés à la migration, comme la sociologie, la jeunesse, la question du genre, etc, que nous présentons aujourd’hui au public du salon. « Nous ne sommes certes pas un opérateur culturel ni une instance exécutive mais nous considérons que le SIEL est un espace de débat pour rencontrer le public et lui présenter notre expertise », explique M. Boussouf.

Une séance « parcours » invite des Marocains du monde distingués dans différents domaines afin de faire valoir leurs compétences et leur valeur ajoutée à la fois dans les pays d’accueil et d’origine. « Des compétences qu’il nous faudra rassembler pour réaliser les objectifs de développement ». A cet effet, le Secrétaire général du CCME rappelle la proposition de son institution de créer une agence pour la gestion et la mobilité des compétences, une base de données exhaustive par pays selon les domaines de spécialités à l’instar de pays comme l’Inde, la Chine, le Mexique.

Avant de conclure, M. Boussouf a rappelé l’engagement indéfectible de la communauté marocaine envers leur mère patrie qui s’est illustré dans ce contexte de pandémie. « Les Marocains du monde ont consenti des sacrifices énormes au cours de la pandémie du Covid. Ils étaient en guerre sur deux fronts, un front où ils sont enracinés, leur mère patrie, où ils ont engagé soutien moral financier, et un front où ils sont intégrés et où ils exercent leur pleine citoyenneté, où ils étaient dans les premiers rangs de combat puisque beaucoup d’entre eux exercent des métiers de service et étaient pendant cette crise sanitaire plus que jamais proche de la population de leur pays de résidence ».

« Les institutions monétaires mondiales avaient prévu une baisse des transferts des communautés expatriés de 20%. Pourtant les transferts des Marocains du monde vers le Maroc ont augmenté de 5% en 2020 et de 46% en 2021, ce qui atteste de l’attachement envers leur pays, alors que les taux de transferts vers le Maroc sont des plus élevés au monde ».

CCME

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