mercredi 24 avril 2024 05:53

« Politiques migratoires et diasporas africaines : Expériences et perspectives ».

samedi, 04 juin 2022

L’espace « tables-rondes » du stand du CCME a abrité, vendredi 3 juin 2022, une conférence sur le thème « politiques migratoires et diasporas africaines : expériences et perspectives ».

 

Sory KABA (Sénégal), Ambassadeur, ancien directeur général d'Appui aux Sénégalais de l'Extérieur (DGASE), Mamadou DEME (Sénégal/France), Expert et chercheur spécialisé sur les migrations internationales et Haut conseiller des collectivités territoriales du Sénégal, Romain DACOSTA (Bénin/France), Président du Haut conseil des Béninois de l'extérieur (HCBE) et responsable territorial en France et Touria CHAUGDANI (Maroc), coordinatrice internationale et experte en migration et droits de l'Homme ont intervenu à cette table-ronde modérée par Karim BASRIRE (France), membre du bureau exécutif de MeM by CGEM et du Conseil d'Orientation du Forum des Diasporas Africaines en France.

Cette rencontre a permis d’exposer les politiques des différents pays visant à maximiser les avantages potentiels de la migration pour le développement.

Touria CHAUGDANI a mis en avant les efforts entrepris par le Maroc pour maintenir des liens productifs avec sa communauté à l’étranger. A commencer par la Constitution, qui a consacré quatre articles aux Marocains du monde, en passant par la célébration de la journée nationale du migrant le 10 août jusqu’à la multiplication des institutions qui s’occupent de la question migratoire, à savoir le CCME, le ministère de tutelle, la Fondation Hassan II …

Elle a en outre exposé les axes de la stratégie nationale de l’immigration. A savoir l’axe social qui consiste à accompagner la jeunesse à travers les colonies de vacances, les bourses d’études, l’accompagnement des seniors, l’axe éducatif qui consiste à l’enseignement de la langue arabe dans le cadre de la coopération bilatérale avec plusieurs pays ou l’e-learning et l’axe d’assistance juridique à travers l’accompagnement en cas de litige avec la loi du pays d’accueil et les guichets pour permettre le traitement des plaintes

Un travail est aussi entrepris afin de répertorier les compétences par pays et pour le réseautage thématique des compétences marocaines. Plusieurs mesures incitatives sont également prises pour optimiser la dimension sociale des transferts financiers qui dépassent d’ailleurs de loin l’assistance publique au développement.

Le modèle marocain intéresse ainsi plusieurs pays africains qui s’en inspirent et a valu au Maroc le rôle de leadership africain en matière de la gestion de la migration.

Pour sa part, Romain DACOSTA s’est dit inspiré de l’expertise du Maroc et affirmé que l’échange et le partage d’expériences entre communautés africaines est la seule voie pour avancer. Il partage avec public son expérience personnelle de migrant, parti il y a 45 ans du Bénin pour s’installer en France et y occuper un poste de haut fonctionnaire territorial, avant d’être élu Président du haut conseil des Béninois de l’étranger en 2016.

« Le Haut conseil des béninois de l’extérieur est une Association apolitique autonome. Reconnue d’utilité publique, elle a pu bénéficier d’un siège et accompagner le président du pays dans ces déplacements auprès de nos communautés », a-t-il expliqué.

« Nous avons pu faire désigner des responsables au Bénin parmi la diaspora car nous avons démontré que nous sommes impliqués dans la vie de nos pays d’accueil et à quel point on pouvait être utile avec notre expérience cumulée dans les pays d’accueil ».

D’autre part, Sory KABA a exposé l’expérience du Sénégal en matière de mobilisation de sa diaspora avec comme finalité ultime le développement et l’amélioration des conditions de vie de la famille mais aussi du pays. « Tant que l’être humain a de l’ambition et aspire à vivre mieux, il sera toujours amené à émigrer et à bouger ».

Avec près de 3 millions de Sénégalais établis à l’étranger, « nous sortons de la logique de gestion à une logique de gouvernance, nous avons compris qu’il nous faudra anticiper des éléments qui se produiront sur la lumière des résultats du passé ».

Il explique également que les attentes des Sénégalais de l’étranger sont le reflet d’une communauté hétérogène, avec différentes préoccupations et différentes réalités, « ce qui nous amène à délaisser l’approche fonctionnelle pour adopter une approche relationnelle plus flexible et plus humaine, qui permettra la mobilité des membres de la communauté. Partir et revenir, réaliser le bien être ici et là-bas et promouvoir l’investissement productif pour optimiser l’apport de notre communauté au développement ».

Pour Mamadou DEME, les relations entre migrants Marocains, Sénégalais ou autres dans les pays du monde consolident les relations entre les États. « Ce qui est important, c’est que, au-delà des démarches institutionnelles, les diasporas n’ont pas attendu leurs gouvernements pour organiser des stratégies de contributions au développement des pays d’accueil, ce qui nous renvoie toujours à l’objectif premier de la migration, celui du progrès et de l’élévation ».

Il explique aussi qu’à travers leurs expériences migratoires individuelles, les communautés en migration ont mis en place des mécanismes de sauvegarde de leurs mémoires. Les sociétés d’accueil étant témoins de cette expérience, deviennent forcément des lieux de métissage et de brassage de nos différentes cultures.

Mais pour Mamadou DEME, « il faudra encore établir une confiance entre la diaspora et l'État ». « Quand pourrons- nous bénéficier de tout ce qui est inscrit sur papier ? ».

Pour cela, « nous devons, nous membres des communautés expatriées, être membres des organismes de gestion, dans tous les domaines, de l’éducation, de la santé, des banques, etc pour pouvoir être partie prenante et ainsi instaurer un climat de confiance entre la diaspora et l’état ».

CCME

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

Les entretiens du symposium

Actualités

Google+ Google+