samedi 20 avril 2024 07:58

« Avocats marocains du monde et plaidoirie en faveur des grandes causes du Maroc »

vendredi, 10 juin 2022

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a organisé, jeudi 9 juin 2022 au salon du livre à Rabat, une conférence-débat sur le thème « Avocats marocains du monde et plaidoirie en faveur des grandes causes du Maroc ».

Ahmed Arriouach, avocat pénaliste en Allemagne, Younes Bakkali, avocat d’affaires en Grande-Bretagne, Aziza Maghni, avocate spécialisée en droit de la famille en Espagne et Omar Fraj, avocat spécialisé en droit privé et droit pénal en France ont participé à cette rencontre, animée par Hilal Tarkou Lahlimi, avocat pénaliste en Espagne et Président du Forum des avocats Marocains du monde.

Les avocats marocains du monde jouent un rôle important dans le soutien des causes nationales de leur pays d’origine. Si la question du Sahara marocain vient bien évidemment à la tête de ces causes, pour Hilal Tarkou Lahlimi, celles-ci représentent un concept bien plus large qui se traduit au quotidien par des actions comme « s’engager pour la justice sociale, veiller à la bonne gouvernance des dépenses publiques, défendre la souveraineté nationale, renforcer la conscience professionnelle, faire valoir la culture et l’identité marocaine.

Le métier d’avocat, surtout en immigration, permet, selon Aziza Maghni, d’être en contact avec la communauté marocaine, « notamment pour moi qui suis spécialisée dans le droit de la famille » et d’appréhender de près les évolutions des composantes de la migration marocaine.

Un métier dont la pratique dans un pays comme l’Espagne fait face à plusieurs complications.
« Notre référence en matière de droit de la famille est la convention bilatérale entre le Maroc et l’Espagne, ce qui, en pratique, nous met en continu à l’épreuve car devant le juge il faudra toujours convaincre des dispositions de lois des deux pays ».

« Depuis 2018, l’amendement de la loi de l’immigration exige de faire exécuter les jugements par les tribunaux espagnols, ce qui complique de plus en plus notre métier mais nous sommes conscients, en tant que binationaux, que la double connaissance des lois du pays d’origine et de résidence est grande une valeur ajoutée », a-t-elle expliqué.

Pour sa part, Ahmed Arriouach, avocat à Francfort depuis 15 ans et dont le père a émigré en Allemagne dans les années 60, « être Marocain du monde c’est vivre avec deux cœurs ». Un engagement citoyen qui l’a réuni avec d’autres avocats marocains en Allemagne pour créer une association en 2012 afin de mettre en œuvre cette double identité du point de vue juridique.

« On a créé une base de données pour répondre à la plupart des questions que les Marocains se posent au quotidien comme, par exemple, ce que stipule la loi si l’on peut veut faire la prière dans son lieu de travail ».

Au même titre que les autres panélistes, Ahmed Arriouach affirme que la pratique du droit pour les affaires des Marocains du monde souffre de plusieurs complications liées aux lois elles-mêmes mais aussi à l'habileté de communiquer dans la langue d’accueil, surtout lorsqu’il s’agit des premières générations.

D’autre part, Youness Bakkali, explique que « du point de vue géopolitique, Londres est une capitale mondiale en ce qui concerne la pratique du droit avec tous les organismes internationaux des droits de l’homme qui y sont installés », ce qui en fait pour les Marocains du monde « une estrade pour la défense de leur cause nationale ».

Une opportunité qu’il faut saisir car « représenter le Maroc à travers ne se fait pas uniquement par le biais diplomatique dans une ambassade ou à travers un consulat représente l’administration marocaine à l’étranger ».

Mais, pour se faire, au même titre que tous les Marocains du monde mais plus encore de par leur métier, les professionnels du droit d’origine marocaine doivent bien connaître les tenants et aboutissants de la question du Sahara pour un lobyying efficace. « Au point d’avancement ou on en est, les avocats doivent savoir qu’il est aussi de leur ressort de promouvoir une cause et ne pas attendre de devoir la défendre devant des tribunaux ».

Dans son intervention, Omar Fraj, explique que « les grandes causes sont la somme de causes individuelles » comme est le cas de la contribution au développement économique de son pays d’accueil ou d’origine qui passe par un développement des individus.

Dans son bureau d’avocats spécialisés, un travail complet est entrepris pour amener, accompagner et défendre les Marocains du monde à la réalisation de leurs projets d’investissement. « Nous avons un rôle de prospection dans différents domaines et veillons à les informer des différentes dispositions du droit marocain applicable à leur investissement ».

Dans ce travail d’accompagnement, nous sommes aussi amenés à « promouvoir les atouts de notre pays, nous parlons à nos clients marocains ou étrangers du port Tanger Med, de Dakhla, de stabilité politique et sécuritaire dont jouit le Maroc et de bien d’autres choses que nous tenons à faire valoir afin de les encourager à investir dans le Royaume ».

« Notre rôle en tant qu’avocats marocains à l’étranger est aussi la remontée d’information. Nous alertons le législatif marocain à ces difficultés rencontrées au quotidien, de devoir faire évoluer la loi marocaine dans plusieurs domaines, chose que nous pouvons, grâce à l’expertise que nous avons cumulé dans nos pays d’accueil, aider à concrétiser ».

CCME

 

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