Conférence : Penser la radicalisation

dimanche, 15 février 2015

C’est avec franc parlé que c’est tenue la conférence : Penser la radicalisation, organisée par le CCME en marge de la 21ème édition du salon du livre de Casablanca.

Une rencontre modérée par Rachid Benzine, chercheur associé à l’observatoire du religieux(IEP) Aix-en-Provence, qui par le biais de sa carte blanche, a convié au débat Farid Abdelkrim : humoriste et titulaire d’une maitrise en sociologie, Patrick Amoyel : Psychanalyste et directeur des recherches freudiennes de l’université Nice- Sophia Antipolis et Amélie Boukhobza : Psychologue clinicienne de Nice

Fort de sa propre expérience en tant qu’islamiste repenti, Farid Abdelkrim est revenu sur son parcours qui l’a amené à croiser chemin avec les frères musulmans au point de leur prêter allégeance, son intervention donne à comprendre plusieurs éléments sur le radicalisme de la jeunesse française : « Les jeunes ont besoin d’une idole, d’un modèle à suivre »

Tiraillés par leur revendication identitaire et les valeurs d’une société occidentale, ils peuvent être facilement récupérés par des mouvements radicaux, « Une personne charismatique qui exerce un pouvoir de fascination sur lui » c’est toute son histoire sur laquelle il revient dans un ouvrage qui paraitra prochainement intitulé « Pourquoi j’ai cessé d’être islamiste »

Pour sa part Patrick Amoyel parle du travail empirique mené par son association « Entre’autres » qui s’intéresse à tout ce qui a trait au radicalisme, en collaborant avec les services de sécurité, son action vise principalement les associations musulmanes, les imams, les acteurs sociaux et puis les mères dont les enfants sont sur la marge du radicalisme

Par son travail sur le terrain, il a pu déceler deux tendances relatives au radicalisme, en l’occurrence l’axe sociologique (délinquance, criminalité) et l’axe culturel

Il note aussi que les départs pour le jihad qui se comptent à quelques 1500 étaient, il ya deux ans, motivés par des raisons humanitaires et concernaient principalement les musulmans ou les convertis de fraiche date, cette tendance semble s’estomper pour laisser place à de nouvelles statistiques qui révèlent que 90% des départs pour le jihad est faite d’hommes et 10% de femmes motivés par des raisons idéologiques et combattantes

Amélie Boukhobza continue sur cette lancée pour parler de sa propre expérience, elle qui travaille dans les quartiers dits sensibles avec des jeunes en insertion ou en réinsertion et qui note un conflit identitaire chez la jeunesse française qui touche aujourd’hui autant les filles que les garçons alors qu’il y a peu, elles étaient plus préoccupées par des questions relatives à leur vies de famille.

Par ailleurs, Farid a parlé de « l’hiérarchisation des responsabilités » pour dire qu’il ne faut pas incomber à l’Islam la responsabilité entière dans la radicalisation des jeunes

De ce fait, il pointe du doigt l’échec des gouvernements français qui n’ont pas été capables, à ce jour de munir cette jeunesse, ces laissés- pour- compte, des outils nécessaires pour qu’ils s’ouvrent sur l’art, la culture, les médias et par ricochet assurer leur intégration à la société française

Il réfute aussi l’usage du terme Islamophobie car « parler d’islamophobie, c’est affirmer qu’il existe un seul Islam alors qu’il y en a plusieurs » il préconise aussi de penser l’islam et de l’adapter aux différents publics

Point de vue partagé par Patrick qui appelle à une compréhension intelligente de l’Islam et émet des réserves quant à l’usage du terme islamophobie , « Il n’y a pas nécessairement un racisme envers l’Islam mais plutôt une extrême défiance vis-à-vis de l’islamisation de la France »

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

Les entretiens du symposium

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