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Rencontre-débat: Femmes et religions

mercredi, 18 février 2015

Quelle place les différentes religions ont-elles réservé aux femmes? Quelles dispositions y a-t-il dans le droit marocain pour garantir aux femmes leurs droits ?

Plusieurs questionnements ont guidé cette conférence faite de femmes d’horizons différents qui se sont réunies au pavillon du CCME au salon du livre pour présenter leur ouvrage collectif intitulé « Femmes et religions » qui recense les expériences de plusieurs femmes et mettent en relief leurs idées par rapport à cette dualité.

Une rencontre modérée par Fedwa misk , journaliste et comprenant les interventions de Hakima Lebbar psychanalyste, Michèle Zirari, spécialiste du droit pénal marocain, Sabah Chraïbi, docteur en droit et en sciences politiques et Soumaya Naamane Guessous, sociologue.

Hakima Lebbar ouvre le débat en présentant cet ouvrage, conçu et dirigé par elle-même, et révèle qu’il a été sur le chantier depuis la constitution de 2011, l’idée de créer un collectif fait de femmes trouve son origine dans le fait que pendant longtemps, la gente féminine a été écarté du domaine religieux, cet ouvrage donne à penser et s’interroge sur la condition des femmes multiculturelles vivant au Maroc

Somme toute, l’objectif est d’interpeller et notamment sur deux axes à savoir ; la discrimination de la femme dans la religion et la cohabitation dans la cité.

Pour sa part, Michèle Zirari affirme qu’au regard des trois religions du livre, la situation de la femme est assez identique, pour elle, se poser la question du regard du droit sur la religion est le plus judicieux « On va tomber sur des problèmes de discrimination »

Elle a passé en revue les différents droits auxquels sont soumis marocains et marocaines pour souligner leurs paradoxes saillants, notamment sur la question relative à la liberté du culte, garantie en théorie par la constitution marocaine sans que cela ne se vérifie sur le plan réel « l’hétérogénéité des sources du droit marocain n’explique pas cette situation »

Soumaya Naamane Guessous quant à elle s’attaque à la question de l’inégalité de l’héritage des femmes marocaines, elle estime que bien de choses en islam ont été contextualisées et que telle chose doit se faire par rapport à cette question là pour protéger ces femmes qui se retrouvent, du jour au lendemain, privées de leurs droits. Elle a notamment étayé son intervention de plusieurs exemples qui mettent la lumière sur cette problématique.

Sabah Chraïbi continue sur la même lancée et part du principe que : « n’est dépouillé d’un droit que celui qui ne le connait pas » elle pointe du doigt la culture du patriarcat qui fait que beaucoup d’interprétations religieuses sont tendancieuses

Elle affirme aussi que cette situation est une crise d’intellectuels qui ont failli à leur mission et appelle à déblayer avec plus de courage, les questions relatives à la religion, les démystifier et à en finir avec la lecture masculine de l’Islam

Elle revendique également l’égalité hommes- femmes pour assurer la coexistence et prospérité sociales

Notons que tout le long de cette rencontre, un slideshow fait d’œuvres artistiques réalisées sur le thème de la coexistence et de l’interculturalité religieuse a défilé pour agrémenter les interventions du panel.

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

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