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08 juin - Luxembourg - Marché du travail: la Commission "accepte" les arguments de Vienne et Berlin

mardi, 09 juin 2009
Bruxelles a "accepté" lundi les arguments de l'Allemagne et de l'Autriche, liés à la crise économique, pour restreindre pendant deux années supplémentaires l'accès de leur marché du travail aux ressortissants de huit pays de l'Est admis dans l'UE en 2004.

"Je peux accepter leur conclusion selon laquelle ils connaissent une sérieuse perturbation de leurs marchés du travail, conséquence de la crise économique générale", a déclaré le commissaire européen à l'Emploi Vladimir Spidla, lors d'une réunion lundi à Luxembourg avec les ministres européens des Affaires sociales.

"On doit prendre au sérieux la possibilité qu'un afflux de travailleurs étrangers puisse mener à une hausse du chômage, en particulier chez les groupes les plus vulnérables", a concédé M. Spidla, dans ses commentaires aux ministres.

Les textes européens confèrent à Berlin et Vienne "le droit de maintenir une période de transition jusqu'à la fin avril 2011", a rappelé le commissaire, uniquement en position de prendre acte des arguments invoqués.

"En même temps, j'insiste auprès de l'Allemagne et de l'Autriche pour qu'ils travaillent très activement pour ouvrir progressivement leurs marchés" d'ici là, a-t-il ajouté.

La présidence tchèque de l'UE, qui avait récemment vivement critiqué ces pays, a "pris acte" de la position de la Commission, au cours d'une conférence de presse.

"Je regrette que ces deux pays n'aient pas changé d'avis", a noté le ministre adjoint du travail, le Tchèque Petr Simerka, en jugeant que les restrictions imposées "freinent l'économie".

"S'il n'y avait pas cette crise économique, les choses seraient peut-être différentes", a-t-il toutefois concédé.

Les travailleurs de Pologne, de République tchèque, de Slovaquie, de Slovénie, de Hongrie et des trois pays baltes, tous entrés dans l'UE voici cinq ans, peuvent désormais travailler librement dans tous les pays de l'UE, sauf l'Allemagne, l'Autriche et le Royaume-Uni.

L'Allemagne et l'Autriche exigent des travailleurs qu'ils fassent une demande de permis de travail avant de pouvoir occuper un emploi.

Le Royaume-Uni demande seulement qu'ils s'inscrivent sur un registre après avoir commencé à travailler.

M. Spidla entend "suivre de près la situation pour voir si ces trois pays européens continuent à faire face à une perturbation sérieuse de leur marché de l'emploi" et il "se réserve le droit de leur demander si nécessaire les clarifications qu'elle jugera nécessaires".

Berlin et Vienne arguent qu'une ouverture totale de leurs marchés entraînerait un flux important de travailleurs de ces pays, très proches géographiquement et aux niveaux salariaux rendus encore plus faibles par la crise économique.

Mais la Commission juge au contraire que l'élargissement de l'Europe n'a pas eu d'effets négatifs sérieux sur les marchés de l'emploi, contrairement au spectre du "plombier polonais" longtemps redouté.

La montée actuelle du chômage dans l'UE a déjà conduit à une réduction des flux de travailleurs européens et à une augmentation des retours d'immigrés dans leur pays, selon la Commission. AFP

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