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17 juin - Rome - Tollé en Italie après la présentation d'une "Garde nationale" par une formation d'extrême droite

mercredi, 17 juin 2009
Le gouvernement de Silvio Berlusconi continue de défendre son projet d'autoriser des patrouilles citoyennes pour renforcer la sécurité dans les villes italiennes. Mais devant la polémique, il a cependant assuré lundi qu'une Garde de volontaires lancée la veille par le Mouvement social italien (MSI, droite nationale) n'aurait pas le droit de sillonner les rues.

La présentation de ce groupe avait suscité l'indignation en raison de la présence sur ses uniformes de symboles évoquant ceux des fascistes et des Nazis.

La "Garde nationale italienne" a été lancée ce week-end par le MSI à l'occasion du congrès de la formation à Milan, déclenchant un véritable tollé au sein de l'opposition de centre-gauche, d'organisations juives, de syndicats de police et d'autres mouvements compte tenu de l'évocation des "Chemises noires" paramilitaires de l'époque fasciste.

Les "Chemises noires" de Benito Mussolini s'attaquaient violemment aux communistes, aux socialistes et à des groupes progressistes, brisant des grèves et s'en prenant aux sièges des syndicats. Leur "marche sur Rome" de 1922 amena le dictateur fasciste au pouvoir.

Les uniformes de la nouvelle "Garde nationale italienne" présentent un aigle impérial, symbole souvent associé au fascisme. En outre, le brassard est orné d'un soleil noir, un signe découvert dans le château de Wewelsburg, rénové par les SS.

Si cette garde se présente comme une organisation de volontaires apolitique, son président n'est autre que Gaetano Saya, qui dirige également le Mouvement social italien, et la présentation du groupe a eu lieu à l'occasion du congrès de la formation, au cours duquel au moins deux orateurs ont fait le salut fasciste.

Dans un message vidéo mis en ligne sur le site web de la Garde, Saya s'est décrit comme un simple patriote italien. "Nous ne sommes pas des Chemises noires, nous ne sommes pas des fascistes, nous ne sommes pas des Nazis", a-t-il lancé. "Nous sommes des patriotes italiens et nous voulons la liberté".

Les organisateurs ont également défendu la présence de l'aigle sur les uniformes, affirmant qu'elle trouvait son origine dans la Rome impériale, pas dans le fascisme.

Lundi, le ministre de la Défense Ignazio La Russa a déclaré que le groupe s'était disqualifié lui-même par ce lancement "ridicule et dangereux".

Des représentants du gouvernement ont néanmoins continué de défendre la législation autorisant des patrouilles de citoyens non armés à participer au renforcement de la sécurité dans les villes italiennes. Ce projet s'inscrit dans le cadre de la lutte engagée par l'équipe de Silvio Berlusconi contre l'immigration clandestine que les Italiens relient de plus en plus à la criminalité.

Les dirigeants du Mouvement social italien affirment que le texte -qui doit encore obtenir l'aval du Sénat- rend possible la création de la "Garde nationale". Mais le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni, de la Ligue du Nord, a assuré lundi que de tels groupes ne seraient pas autorisés par la future loi.

"Il y a un processus clair et précis" à suivre concernant l'inscription des patrouilles citoyennes auprès des autorités locales, a-t-il dit à la radio privée 24. "Tout le reste n'est que folklore ou manoeuvre politique".

Roberto Maroni est cependant fan depuis longtemps de telles patrouilles citoyennes. En 1996, il a inauguré une force de sécurité régionale soutenue par la Ligue du Nord, la Garde nationale padane: les "chemises vertes" sont le modèle de la nouvelle Garde nationale italienne, selon les organisateurs.

L'opposition, qui a dénoncé les patrouilles citoyennes, a estimé que la nouvelle Garde évoquait clairement les groupes paramilitaires fascistes et nazis.

"L'idée que la sécurité" puisse être confiée à "des groupes militants identifiés à un parti politique est un coup au coeur des principes d'une libre démocratie", s'est insurgé Marco Minniti, responsable des questions de sécurité au Parti démocrate (opposition), cité par l'agence ANSA.

Pour le syndicat de police Sil-Cigl, de telles patrouilles ne permettront pas d'améliorer la sécurité mais accroîtront également les problèmes en créant de la confusion, selon l'agence Apcom. Des organisations juives se sont pour leur part déclarés prêts à créer des "contre-patrouilles" pour s'assurer que ces groupes de volontaires ne se rendent pas coupables de crimes. AP

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