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Le spectre de l’extrême droite plane sur les prochaines législatives néerlandaises

mardi, 21 février 2017

Les néerlandais se rendent aux urnes le 15 mars prochain pour élire leurs 150 représentants à la chambre basse du Parlement parmi 1.114 candidats, issus de 28 partis politiques.

A moins d’un mois de ce scrutin très attendu, le député d’extrême droite (PVV) Geert Wilders auteur de sorties médiatiques anti-islam est en tête des sondages, conforté notamment par la vague populiste en Europe, la sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne et surtout une popularité croissante au sein des 12,6 millions d'électeurs néerlandais.

Mais de l’avis des observateurs, même si le PVV arrive en tête, il n'obtiendra pas la majorité nécessaire (76 sièges) pour former à lui seul le gouvernement, ce qui l’obligerait à chercher des alliés.

Interrogé par la MAP sur la victoire éventuelle de ce parti, Marzouk Oulad Abdellah, professeur marocain à l’université libre d’Amsterdam, a affirmé que l’arrivée du leader de ce parti populiste au pouvoir serait "une entreprise périlleuse" pour l’avenir de la politique aux Pays Bas.

Faisant état d’une grande inquiétude la part des immigrés et des néerlandais d’origine étrangère, Pr Marzouk s’est dit convaincu que Geert Wilders ne pourra pas franchir ce pas dans la mesure où même s’il arrive à obtenir le plus grand nombre de sièges, personne ne voudra gouverner avec lui en raison de ses positions extrémistes.

Le PVV peut devenir un grand parti d’opposition mais ne pourra pas dans le contexte actuel mener une coalition gouvernementale, a-t-il estimé surtout que son leader a été condamné par la justice néerlandaise pour discrimination.

Ce parti qui fait du racisme, de l’exclusion des immigrés et de la sortie des Pays Bas de l’Union européenne ses principaux thèmes de campagne sans pour autant présenter un vrai programme socio-économique ne pourra pas rallier un grand nombre de partis pour constituer une coalition, a-t-il ajouté.

Expliquant la montée de l’extrême droite dans le pays, Pr Marzouk a indiqué que les partis politiques actuels n’ont pas pu répondre aux attentes des électeurs, laissant un vide qui semble aujourd'hui être comblé par les slogans véhiculés par cette formation politique, Brexit et élections américaines aidant.

Jesse Klaver, 30 ans, chef de file des écologistes est un autre candidat crédité par les sondages. Son parti s’appelle GroenLinks et peut, selon les observateurs, créer la surprise lors de ces élections.

Son cheval de bataille est de donner espoir aux jeunes, mais surtout barrer la route à l’extrême droite.

Parmi les 28 partis en lice, figure également le VVD, parti des libéraux qui mène l’actuelle coalition gouvernementale et qui s'est positionné dans la campagne comme le parti du statu quo et seule alternative sérieuse au parti d’extrême droite.

Sous le slogan "Agir. Normalement", le parti dirigé par l’actuel premier ministre Mark Rutte veut briguer un autre mandat à la tête de l’exécutif.

Quant aux sociaux démocrates "Démocrates 66", il reste un parti conservateur crédité de quelques 14 à 18 sièges sans grande ambition.

Le paysage politique néerlandais compte également d’autres petits partis, parfois insolites, qui peuvent faire pencher la balance, comme le "Parti des animaux", le parti de ceux qui ne votent pas "Niet Stemmers", le parti des immigrés "Denk", le parti "Jésus vit" ou « Artikel 1», antiracisme, fondé par l'ancienne présentatrice de télévision Sylvana Simons.

En attendant le verdict des urnes, les Pays Bas vivent au rythme d’une campagne électorale faite de slogans mettant en avant discours populistes et propos agressifs entre candidats, en l’absence de programmes politiques sérieux.

Dans ce contexte, le PVV se positionne comme la première force politique du pays nourri des frustrations de la population et de la colère de ses adeptes. S'il ne parviendra pas à former un gouvernement, il promet de mener la vie dure au prochain exécutif au parlement.

Par Adil Zaari (MAP)

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