vendredi 19 avril 2024 11:05

La misère du monde

En vingt ans près de 25.000 cadavres ont été repêchés de la méditerranée. Des cadavres d'enfants, de femmes et d'hommes dont l'unique désir est de vivre mieux. D'échapper à la pauvreté, à la faim, aux guerres civiles. Ce jeudi 3 Octobre 2013 près des côtes de Lampedusa, des dizaines de corps ont une nouvelle fois été repêchés. Des corps rigides d'une partie d'une humanité dont le seul désir est comme l'écrivait Primo Levi "si c'est un homme" auquel l'on pourrait rajouter un "aussi".

Les victimes venues d'Erythrée et de Somalie entassées sur le port de la petite ville sicilienne la plus proche des côtes libyennes d'où était parti le vaisseau de la mort, reflétaient toute la misère du monde d'aujourd'hui.

L'on ne peut reprocher à un être humain de tenter le grand saut pour une vie meilleure. Mais l'on ne peut accepter que des Etats riches soient d'une manière ou d'une autre complices de tant de pertes de vies.

Les politiques migratoires ont atteint le degré zéro de l'humanité, tellement elles sont restrictives. Pis encore. Les premières victimes de ces politiques ce sont ces pays du sud de la Méditerranée obligés de gérer des flux migratoires venus des pays économiquement encore moins bien lotis.

Plus clairement si l'Europe a sa Lampedusa, l'Afrique a son Maroc. Il est demandé au Royaume de gérer une question que les 28 pays de l'Union Européenne ont tout le mal du monde à gérer. Les migrants sub-sahariens interdits de territoire en Europe, s'installent dans un pays par lequel ils comptaient simplement transiter.

Depuis le 9 septembre 2013 et la publication du rapport du CNDH pour une nouvelle politique migratoire au Maroc, c'est SM le Roi lui-même qui a pris les choses en main en faisant de cette question une priorité. Les organisations internationales et l'Europe ont applaudi le choix politique d'un pays très souvent injustement critiqué et montré du doigt pour son traitement des droits humains. Ceci bien que n'étant pas membre du cercle très « fermé » des pays riches.

Le Souverain a été ferme sur la question la plus fondamentale : celle de l'humanité. Il a exigé que les femmes et les hommes présents illégalement sur le territoire national soient traités avec "humanité". A l'ONU le Maroc a défendu une vision africaine commune de l'immigration, car sans politique régionale commune, il n'est pas de solution possible sur une question humainement et économiquement sensible.

Si l'Europe a une politique migratoire commune, il n'en n'est rien en Afrique en général et au sein de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) en particulier. L'Europe des droits de l'Homme, n'est plus en droit de faire le dos rond lorsqu'il s'agit de soutenir politiquement le Maroc quand il affirme avec force que la solution à cette problématique , qui brise les rêves de milliers de femmes et d'hommes, ne peut trouver sa résolution que dans un cadre régional.

La Rédaction

 

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

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