Les voyageurs sans bagages

Les civils sont les principales victimes des conflits. Ils y perdent familles, foyers, dignité…Partir, quitter des lieux où seules les machettes, les gaz meurtriers, les bombes et les kalachnikovs se côtoient, est leur seule et unique possibilité. Ces gens-là, ce sont des femmes, des hommes et des enfants pris au piège de  cette sorcière du monde qu’est la bêtise.

Des laisser pour compte qui n’ont d’autre choix que de fuir leurs pays, celui de leurs ancêtres. Ils marchent, traversent des déserts, tentent d’acheter leur liberté par l’intermédiaire d’esclavagistes sans scrupules, sont parfois aspirés par les sables, noyés dans ces eaux devenues troubles de la Méditerranée. Et quand ils survivent après avoir tout perdu, jusqu’à leur dignité d’humains, ils doivent faire face aux frontières…

Alors que le XXIème siècle est perçu comme celui de l’absence de frontières…virtuelles, que l’on s’auto-congratule des succès des révolutions contre des dictatures grâce aux nouveaux médias, dans le monde réel,  celui où un Homme est fait de chair et d’os, la problématique est toute autre. Sans papiers, sans identité, sans argent, ressurgissent les débats et les frontières.

Si de par l’histoire de l’humanité, nous sommes tous des immigrés, les pays, les frontières, les nations, les nationalités existent. C’est le monde réel. Celui où chaque pays a ses  règles et ses lois en matière de vivre-ensemble. Avec la crise économique qui n’en finit plus, les pays économiquement les plus développés font de plus en plus souvent le choix de sélectionner les immigrés en fonction de leur « degré » d’éducation.  Les autres, tous ces pauvres, ces réfugiés venus de pays où les sociétés sont ravagées par la guerre et la misère sont soit livrés à eux-mêmes , sinon bloqués aux frontières de l’Afrique.

Le Maroc étant le pays le plus proche de cette Europe, encore perçue comme un eldorado par ces milliers de voyageurs sans bagages, est à son tour victime de sa géographie et d’une absence de solidarité de ses voisins les plus proches. 

Si le Maroc est le premier pays du Continent africain à avoir mis en place une politique de l’immigration qui consiste à régulariser de façon exceptionnelle durant toute l’année en cours (2014) , toutes celles et ceux qui « errent », sur le territoire marocain depuis des années, cela a le mérite de montrer que le monde fortuné n’a pas le monopole de l’humanisme.

La Syrie est à feu et à sang. Des dizaines de milliers de personnes vivent dans des camps de réfugiés avec l’espoir de pouvoir retourner un jour dans un pays apaisé. D’autres, tous ces autres pour qui « L’Espoir « de Malraux ne représente rien d’autre qu’une fiction,  la vie, la survie est lointaine et cruelle. Depuis quelques mois ils commencent à affluer vers le Maroc parce que d’autres pays arabes n’en veulent pas. 

Le 28 janvier 2014, le Maroc a protesté contre le manque « d’hospitalité » dont fait preuve Algérie, passage obligé de ces victimes, de la folie humaine. Des femmes et des enfants expulsées vers une terre qui a eu le courage de redonner au nom de l’humanité de l’espoir à des victimes de l’histoire.

La rédation du CCME

 

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

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