EDITORIAL

Les immigrés, les apatrides, les doubles-nationaux sont devenus l’une des « questions » qui divise le plus le monde occidental. Une division qui aboutit à la montée des populismes et la renaissance d’un racisme que l’Europe, notamment, avait vaincu avec l’aide des centaines de milliers d’immigrés venus essentiellement des colonies du continent africain. 

Si Albert Einstein né allemand, puis devenu apatride, ensuite suisse et enfin de double nationalité helvético-allemande, était né au XXIème siècle, peut-être n’aurait-il pas eu cette reconnaissance unanime de l’humanité pour son génie. Il se peut qu’en restant dans une Allemagne où le Mein Kampf commençait a devenir un programme politique, empêche l’un des plus grands génies de l’Histoire contemporaine de s’épanouir. Il en est de même pour Sigmund Freud, Bertold Brecht, Marie Curie, Milan Kundera et tant d’autres personnages essentiels de l’histoire commune de l’humanité.

Les siècles des lumières en Allemagne, en France et des siècles auparavant en Andalousie où chrétiens, musulmans, juifs vivaient en harmonie et où "le seul programme politique" était celui de la connaissance, du savoir, de l’échange, semblent oubliés, enterrés en ce XXIème siècle où le repli sur soi semble avoir remplacé ce qui fut, il n’y a pas si longtemps encore appelé la mondialisation heureuse.

L’étranger, le musulman plus particulièrement, est depuis le début du XXIème siècle, perçu comme une menace. Il figure dans les programmes politiques de femmes et d’hommes qui se présentent à des élections dans des Etats de Droit(s). En deux ans, 2015/2016, la cote des discours les plus rétrogrades, racistes, ouvertement anti-musulmans est à son plus haut niveau. 

Avec la vague de réfugiés syriens n’ayant d’autre choix que de fuir une guerre devenue civile et dont ils ne sont pas les instigateurs, l’identité chrétienne de l’Europe a soudainement (re)surgi. Des mouvements identitaires, anti réfugiés et anti immigration musulmane se sont transformés en partis politiques dans une Europe où le racisme institutionnalisé était jusque-là considéré comme un délit. 

La chaine Britannique BBC world news a diffusé en cette année qui se termine tristement pour l'image de l'immigration en Europe, un reportage troublant sur une famille syrienne, dont le fils avait été accusé d’avoir agressé une jeune fille allemande de 14 ans, lors du nouvel an (2016). Après 4 mois de prison, le jeune homme fut libéré, car il avait été démontré que la jeune femme avait menti. Le drame de cette famille fut la langue. Le jeune homme ne parlant que l’arabe, a été dans l’incapacité de se défendre. La chaine britannique qui avait suivi la famille lorsqu’elle vivait encore en Syrie, montre une famille dévastée, ne rêvant que de rentrer au pays. 

Alors que les politiques, les mouvements populistes accusent et montrent du doigt ces apatrides venus les "envahir", mettre "en danger leur mode de vie", ceci est un contre-exemple saisissant des discours de la haine en vogue.

CCME

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

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