mercredi 4 décembre 2024 11:09

L'onde de choc du "non" suisse aux minarets s'est propagée lundi en France, où l'UMP s'interroge sur la justification de ces édifices, ce que l'opposition dénonce comme une manoeuvre "électoraliste". La mosquée Mahmud, à Zurich, la plus ancienne mosquée de Suisse. L'onde de choc du non suisse aux minarets se propage en France, où l'UMP s'interroge sur la justification de ces édifices, ce que l'opposition dénonce comme une manoeuvre électoraliste.(Reuters/Arnd Wiegmann)

La mosquée Mahmud, à Zurich, la plus ancienne mosquée de Suisse. L'onde de choc du "non" suisse aux minarets se propage en France, où l'UMP s'interroge sur la justification de ces édifices, ce que l'opposition dénonce comme une manoeuvre "électoraliste".(Reuters/Arnd Wiegmann)

Interrogés par référendum, les citoyens suisses ont approuvé à une nette majorité dimanche l'interdiction de construire dans la Confédération de nouveaux minarets ornant les mosquées, prenant de court le monde politique et le gouvernement.

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s'est déclaré "un peu scandalisé" par cette "expression d'intolérance".

"Si on ne peut pas construire de minarets cela veut dire qu'on opprime une religion", a-t-il dit sur RTL.

L'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard a de son côté jugé que la peur était "mauvaise conseillère".

"C'est quand même un affichage de méfiance. C'est un vote de violence", a-t-il regretté sur Radio Classique.

Mais des responsables politiques français ont estimé que la France pourrait ou devrait prendre exemple sur la Suisse.

Pour le Front national, ce vote est un signal envoyé aux "élites", qui doivent "cesser de nier les aspirations et les craintes de peuples européens (face) à des signes ostentatoires que veulent imposer des groupes politico-religieux musulmans, souvent à la limite de la provocation".

Plusieurs responsables de l'UMP ont fait des commentaires qui ont été vivement critiqués à gauche.

Dimanche soir, le secrétaire général du parti majoritaire, Xavier Bertrand, a jugé qu'on n'avait pas "forcément besoin" des minarets en France.

"AMALGAMES"

Le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, a abondé dans son sens lundi sur France Info. Si les salles de prière sont "évidemment tout à fait indispensables", il n'en va pas de même pour les minarets, a-t-il dit.

"Il faut pouvoir assumer ses convictions sans que cela blesse qui que ce soit et sans que cela transgresse le principe de laïcité", a-t-il estimé, faisant le distinguo entre les minarets et les clochers des églises catholiques qui sont "un héritage historique".

Jean-François Copé a refusé de commenter ces déclarations, joignant sa voix à celles de la gauche.

"Ce vote n'aide pas car il va encourager toutes les formes d'amalgames", a dit le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale sur France Info.

Au Parti socialiste, Pierre Moscovici a jugé sur LCI "électoralistes" les propos de Xavier Bertrand qui, selon lui, reviennent à dire "qu'au fond les Suisses montrent la voie".

Pour Benoît Hamon, en Suisse comme en France, "la stratégie du bouc émissaire porte".

"Les populations européennes sont sensibles à ces thématiques, dès lors que les gouvernements n'apportent pas d'autre réponse au plan économique et social", a dit le porte-parole du PS lors d'un point de presse.

Les Verts dénoncent l'avancée des idées "xénophobes et islamophobes" en Europe.

"Tous les prétextes sont bons: débat sur la burqa, mariage gris, minarets, amalgame entre la sécurité et l'immigration, identité nationale pour faire peur et nourrir un sentiment de rejet contre certains immigrés ou européens issus de l'immigration venant de pays musulmans", accuse le parti écologiste dans un communiqué.

Comme les Verts, le député socialiste européen Vincent Peillon et le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, font le lien entre le vote suisse et le débat lancé par Nicolas Sarkozy et la droite sur l'identité nationale en France.

En Europe, "nous sommes dans un temps où, par défaut de vigilance, par confusion, par électoralisme, on commence à jouer avec des questions fondamentales", a estimé Vincent Peillon sur i>Télé. "Cessons de jouer avec des concepts, avec des émotions mauvaises et dangereuses. N'animons pas la campagne des (élections) régionales (de mars prochain) avec des sujets qui n'ont rien à voir, comme l'identité nationale", a-t-il dit.

Bernard Thibault, de son côté, a déploré qu'en période de crise "certains trouvent avantage à mettre en exergue des coupables tout désignés". "Chacun a son immigré dans son pays en Europe", a-t-il dit.

Source: L'Express.fr

"Coup de massue", "consternation et désespoir": le refus des minarets "sonne la Suisse" et la presse du pays s'inquiète lundi d"un "vote lourd de "conséquences", au lendemain de l'interdiction de la construction des minarets votée par 57,5% des votants, "inspirés par la peur".

"Les Suisses ont voté avec leurs tripes (...) inspiré(s) par la peur, les fantasmes et l'ignorance", déplore le quotidien genevois Le Temps qui s'inquiète d'un "dégât d'image spectaculaire pour la Suisse" dans le monde.

"Exportations, tourisme, industrie du luxe, finance, les secteurs qui craignent d'avoir perdu de leur aura si précieuse ne sont pas les moindres de nos pourvoyeurs de richesses", relève le quotidien 24 Heures (Lausanne) pour lequel, si "la Suisse a un problème d'image, l'islam aussi".

Pour La Liberté (Fribourg), les "craintes liées à l'islamisation du pays et à un brassage de populations qui va trop vite", ont pesé lourd dans le scrutin.

Le Journal du Jura" déplore un "autogoal de la peur" en dénonçant l'amalgame entretenu par la campage de la droite populiste entre la population musulmane de Suisse et le "fondamentalisme religieux agitant le monde".

"Vengeance, boycott, rétorsion... Cet affront à l'islam pourrait coûter cher. Certains, polytraumatisés de la crise, ont glissé dans l'urne un vote de protestation et de méfiance plus que de haine et de défiance. Il en est ressorti une bombe", s'alarme La Tribune de Genève.

"Au moment où tant d'autres défis sont à relever, de la crise économique au conflit avec la Libye en passant par la disparition du secret bancaire, espérons que (le) prix ne sera pas exorbitant", commente La Liberté.

Le quotidien zurichois Tagesanzeiger relève quant à lui que ce vote a profondément divisé le pays, entre une partie "moderne et internationaliste" et une autre plus "traditionnelle et nationaliste". Le vote "va renforcer l'isolement international de la Suisse même auprès des pays occidentaux", prédit le journal.

"Les suites immédiates de la votation sont limitées. Les minarets existants ne sont pas menacés (et) de nouveaux n'étaient pas attendus en masse", tempère la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) qui déplore cependant que "le climat (se soit) nettement refroidi pour les musulmans".

Source : AFP

Le référendum suisse interdisant les minarets est un "vote de la peur", écrit lundi la presse belge, qui estime également que si une telle consultation avait lieu en Belgique le résultat serait probablement identique.

"Le minaret fait peur (...) Il y a gros à parier que si la votation existait en Belgique, une majorité de citoyens se prononceraient contre, eux aussi. Fascistes notoires et néo-populistes se faisant fort d'attiser les passions les plus basses", affirme le journal francophone Le Soir.

"La consultation populaire peut être utile et, parfois, oxygénante pour la démocratie. En particulier lorsqu'elle traite des questions de société. Dans le cas (des minarets) c'est tout l'inverse", ajoute le quotidien.

"Elle fait d'un sujet marginal (le nombre de lieux de culte avec minaret est ultra-minoritaire) un symbole de tous les excès et de toutes les peurs comme dans le cas du débat autour du foulard islamique", poursuit Le Soir.

"Prendre pour cible des tours verticales en s'attaquant, en réalité, aux fidèles qui sont en bas, c'est hypocrite et fallacieux. Et, par les temps qui courent, un jeu dangereux", conclut l'éditorialiste du journal.

"La Suisse se met l'islam à dos", écrit La Libre Belgique, qui se demande si la Suisse est "devenue la nouvelle patrie du surréalisme". Le quotidien n'hésite pas à faire un parallèle entre le référendum suisse et le débat sur l'identité nationale en France.

Avec une pointe d'ironie, la Libre Belgique souligne que, à l'occasion d'un autre référendum, les Suisses ont refusé, par plus de 68% des voix, d'interdire l'exportation d'armes et de matériel de guerre.

Côté néerlandophone, De Standaard souligne pour sa part que "le débat a également lieu en Flandre", où le Vlaams Belang (extrême droite) veut faire "interdire la construction de nouvelles mosquées".

L'homme fort du Vlaams Belang, Filip Dewinter, a estimé que le "bon sens l'avait emporté sur le politiquement correct" et comparé le résultat du référendum en Suisse au "combat de Guillaume Tell contre la domination des Habsbourg".

Source : AFP

Plusieurs hommes politiques italiens, dont un ministre et un président de région, ont réagi favorablement dimanche au résultat du référendum interdisant la construction de minarets en Suisse, qualifié de "leçon de démocratie".

"La Suisse nous envoie un signal clair : oui aux clochers, non aux minarets", a déclaré le ministre de la Simplification administrative Roberto Calderoli (Ligue du Nord, parti populiste anti-immigrés) à l'agence de presse italienne Ansa.

"Ce qui semble ressortir du choix du peuple suisse est d'une part le respect de la liberté de religion, de l'autre la nécessité de mettre un frein aux aspects politiques et de propagande liés à l'islam", a-t-il estimé. Cela "devrait nous faire réfléchir", a-t-il conclu.

De son côté, Riccardo De Corato, député du Peuple de la liberté (droite, parti de Silvio Berlusconi) et maire-adjoint de Milan, a estimé que "la très démocratique Suisse a donné aujourd'hui une leçon à l'Italie, en particulier aux militants de gauche qui, si une initiative de ce genre avait eu lieu en Italie, auraient monté des barricades et crié au scandale".

L'eurodéputé de la Ligue du Nord Matteo Salvini a également évoqué "une grande leçon de démocratie de la part de la Suisse". "Malheureusement en Italie on ne consulte pas le peuple pour savoir ce qu'il pense des mosquées et des centres islamiques", a-t-il dit à l'Ansa.

"Je suis satisfait du +non+ contre les minarets en Suisse", a également affirmé le président de la région Veneto (Vénétie, nord)", Giancarlo Galan. Moi aussi "j'aurais voté cent fois +non+", a-t-il précisé.

Les Suisses ont décidé dimanche par référendum à une très large majorité (57,5% des votants) d'interdire la construction de minarets.

Source : La Croix/AFP

Après des années de controverse et de difficultés, l'édification de la Grande mosquée de Strasbourg a fait un pas en avant avec la pose de sa coupole, vendredi, jour de la fête de l'Aïd el-Kébir.

Vers 11h00, une grue de 500 tonnes a soulevé du sol les 29 tonnes de métal et d'acier de la structure d'un diamètre de 17 m pour une hauteur de plus de 10 m. Elle été délicatement posée sur la vaste salle de prière qui accueillera d'ici l'automne prochain au moins 2.000 fidèles.

Plusieurs centaines de musulmans réunis sur le chantier de la mosquée ont récité "la prière sur le prophète" alors que le soleil perçait la grisaille lors de ce moment qualifié de "hautement symbolique" par Saïd Aalla, le président d'origine marocaine de la Grande mosquée (GMS).

"Cette coupole est un signe très fort pour la communauté musulmane car elle identifie bien l'édifice et va donner une visibilité de l'islam dans la ville" a-t-il commenté.

"Aujourd'hui, on a simplement un lieu de prière sans minaret mais si la communauté le souhaite, elle aura son minaret", s'est engagé l'actuel sénateur-maire PS de Strasbourg, Roland Ries, provoquant des applaudissements nourris de l'assistance.

L'armature de la coupole recevra en décembre sa couverture de cuivre.

La salle de prière "sera ouverte à l'ensemble des fidèles, quelles que soient leur origine, race ou ethnie", a-t-il précisé.

Au sein du millier de personnes massées devant l'édifice religieux se trouvaient de nombreux Français originaires du Maroc, d'Algérie et de Turquie.

De forme octogonale avec huit grands piliers, la GMS a été dessinée par l'architecte italien Paolo Portoghesi qui a déjà signé la Grande Mosquée de Rome.

Sa construction, un projet datant de près de 20 ans, a rencontré de nombreuses difficultés politiques et économiques.

Roland Ries a rappelé que la délibération avait été adoptée en 1998, "après un vif débat et une évacuation de salle" et dans un climat de très fortes controverses nationales, lors de son premier mandat de maire. Le leader d'extrême-droite Bruno Mégret était dans les tribunes du conseil municipal.

"J'ai alors eu la chance de bénéficier du soutien fort de toutes les religions concordataires", a-t-il dit, saluant la présence de l'archevêque de Strasbourg, du Grand rabbin René Guttman et des représentants des communautés protestantes en Alsace.

Le projet avait été amputé de sa bibliothèque et de son minaret par l'équipe municipale de droite (Fabienne Keller/Robert Grossmann/UMP) qui avait succédé en 2001 à Roland Ries.

Interrompu pendant plus d'un an après un contentieux avec le constructeur allemand KKF, le chantier a repris en mai avec la société Demathieu et Bard.

Son coût est de 8,7 millions d'euros. Sur les 5 millions déjà investis, "un petit tiers" vient des subventions publiques et 1 million a été versé par le Maroc qui va faire un effort supplémentaire, selon Saïd Aalla. "Des promesses d'Arabie saoudite et du Koweït doivent se concrétiser bientôt, a-t-il dit.

"Le reste provient de dons de la communauté", principalement des quelque 40.000 fidèles strasbourgeois "mais aussi de France et d'Europe", précise le président de la GMS.

En Alsace où vivent quelque 120.000 musulmans selon des statistiques non officielles, la première pierre d'une mosquée a été récemment posée à Mulhouse.

Source : AFP

La 2ème rencontre de la littérature hispano-marocaine tenue récemment à Algésiras (sud de l'Espagne), a rendu un hommage à la femme à travers un programme riche et diversifié.

Cette rencontre, visant le renforcement des liens entre les peuples marocain et espagnol par le biais de la culture, a présenté pour la première fois trois concerts dédiés aux femmes, outre des soirées poétiques.

Organisée par la Fondation Deux Rives, en collaboration avec les autorités locales de la ville de Cadix, cette rencontre littéraire et artistique se veut un rendez-vous annuel d'union et de rapprochement à travers l'art et la créativité artistique et culturelle.

Le coup d'envoi de cette manifestation a été donnée mardi soir par la soprano marocaine Samira Kadiri qui a gratifié le public d'un concert "Andalusiat, d'une rive à l'autre" mettant en lumière les mélodies merveilleuses qui parlent d'une époque où les musulmans, les juifs et les chrétiens vivaient ensembles à Al Andalous.

Ce mélange (chants andalous, romances, séfarades, cantigas) puise ses origines dans la civilisation méditerranéenne, du temps où la musique était le langage du coeur et de l'esprit. Ce récital est une synthèse de différentes traditions andalouses qui ont irradié tout le bassin méditerranéen.

Samira Kadiri occupe une place à part dans le monde de la musique lyrique, tant par ses qualités artistiques que par ses engagements profonds en faveur du partage de la musique comme langage universel.

Lauréate de l'Institut Supérieur d'Art Dramatique et d'Animation Culturelle de Rabat, formation lyrique et théâtrale, elle est présidente de l'association Echanges Culturels en Méditerranée (ECUME Maroc), et directrice du Festival International Voix de Femmes à Tétouan (Maroc).

La soprano marocaine est la première femme arabe, élue "Femme créatrice 2007" par le Lobby Européen des Femmes. En décembre 2008, elle a remporté le " Prix Al Farabi pour la musique antique", distinction du Comité national de la musique du Maroc relevant du Conseil international de la musique de l'UNESCO.

La cérémonie de clôture de cette manifestation culturelle a été marquée par des récitals de poèmes de la marocaine Fatima Bennis et l'espagnole Rosa Diaz, ainsi que par un concert de la chanteuse soudanaise Rasha, dont le répertoire musical est influencé par la musique traditionnelle soudanaise et mâtinée de rythmes latino-américains.

Source : MAP

Pour les marocains résidant au pays de l'Oncle Sam, la célébration de l'Aïd Al Adha prend un sens particulier dans la mesure où c'est un événement où s'entremêlent retour aux racines et nostalgie du pays.

Cette fête, célébrée vendredi aux Etats-Unis, est non seulement une occasion pour la communauté marocaine de se réunir mais c'est aussi un moment où des millions de musulmans de différentes nations partagent un moment de piété et se reconnaissent sous le même rituel sacré.

"Aïd Al Adha est un événement unique car nous pouvons renouer avec nos racines, faire revivre les us et coutumes léguées par nos aïeux et transmettre nos valeurs à nos jeunes", indique Mohamed Zouin, un marocain établi depuis 16 ans à Gaithersburg au Maryland.

Pour ce père de famille, qui a fait le déplacement de Gaithersburg vers Rocky Ridge, au nord-ouest de Baltimore, pour y sacrifier le mouton de l'Aid aux cotés de plusieurs membres de la petite communauté marocaine du Maryland, cette fête est "une opportunité pour promouvoir les valeurs de partage et de communion entre les musulmans des différentes nations et surtout préserver l'identité marocaine même loin du pays".

+NOSTALGIE QUAND TU NOUS TIENS+

Même son de cloche chez son épouse Ghalia qui affirme que malgré l'éloignement de la famille et des amis restés au Maroc, l'incroyable esprit de solidarité qui prévaut au sein de la communauté musulmane du Maryland, en général, et marocaine, en particulier, confère à cette fête une convivialité sans pareille.

"L'Aïd est un moment d'effervescence intense", poursuit Ghalia, pour qui cette fête rime avec le rapprochement des communautés musulmanes pour s'acquitter d'un devoir religieux.

A défaut de pouvoir rejoindre leurs familles pour l'Aïd, les Marocains installés en Amérique trouvent le réconfort en multipliant les visites aux amis et les coups de fils aux parents proches.

"Le regroupement est le seul moyen de remplacer la nostalgie de notre pays", affirme Jawad, en se remémorant avec tendresse les préparatifs de l'"Aïd El Kébir" et le crépitement du charbon lors de la cuisson des fameuses brochettes de foie et de crépine de mouton.

Pour ce marocain de Caroline du nord, rien ne vaut le bêlement des moutons qui raisonne à la veille de l'Aïd ou encore l'humeur bon enfant accompagnant cette fête, qui commémore la volonté du Prophète Sidna Ibrahim d'obéir à Allah et de sacrifier son fils Sidna Ismaïl.


+LE MOUTON HEROS DE LA FETE+


A l'instar de leurs concitoyens au Maroc, les musulmans d'Amérique se font un point d'honneur à célébrer Aïd Al Adha avec l'apparat et la gastronomie qui s'imposent.

"Pendant cette journée, voisins, amis et famille préparent un programme spécifique et chacun s'occupe d'une tâche", précisent Najib et Hakim, deux marocains chargés de l'abattage des moutons dans une petite ferme de Rocky Ridge en prévision d'une fête communautaire regroupant musulmans de différentes origines.

Ces deux jeunes, établis depuis près de 5 et 13 ans au Maryland, affirment que de plus en plus de musulmans accomplissent le rituel du sacrifice du mouton aux Etats-Unis en raison d'un plus fort sentiment d'appartenance communautaire et grâce aux facilités accordées aux musulmans en cette occasion.

Un constat partagé par Sultan Khan, recteur de la communauté musulmane de Frederick, une petite bourgade américaine proche de Rocky Ridge, qui compte près de 400 familles musulmanes d'origine, bangladeshie, marocaine, égyptienne et indienne.

"Les autorités fédérales et locales nous offrent toute l'aide dont nous avons besoin", a-t-il dit à l'issue de la prière de l'Aïd qui s'est déroulée dans une salle de réception de la ville.

Outre les facilités accordées par les autorités locales aux musulmans lors des fêtes religieuses -la mise à disposition de locaux pour la prière et le sacrifice des moutons- de plus en plus de fermiers américains se joignent à cet effort en offrant des services spécifiquement destinés aux musulmans.

La ferme "Groff's Content" à Rocky Ridge constitue un exemple intéressant de cette entraide inter-religieuse. Son propriétaire Bob Bolton, qui travaille au Bureau de la gestion du territoire (Bureau of Land Management) à Washington, se charge depuis 2003 de l'élevage de moutons -nourris exclusivement au foin organique- destinés au sacrifice de Aid Al Adha.

"Je suis heureux de pouvoir offrir à mes clients musulmans des bêtes de qualité et les conditions nécessaires pour qu'ils puissent s'acquitter du rituel du sacrifice", se réjouit ce natif de l'Oregon.

Source : MAP

D'ici 2050, des dizaines de millions de personnes seront contraintes de quitter leurs terres rendues inhabitables par l'évolution du climat. Mais leur sort reste ignoré des négociations internationales.

Ces déplacements massifs de population seront motivés par la hausse du niveau des océans, des sécheresses persistantes, des inondations récurrentes, l'insécurité alimentaire, les pénuries d'eau ou l'usure des sols.

"Aujourd'hui, la notion de réfugié s'applique aux personnes persécutées ou victimes de violence, il n'y a aucune obligation d'accueillir ceux qui fuient la pauvreté. Qui, à l'avenir, va accueillir toute cette misère?", interroge Jean-François Durieux, responsable du changement climatique au HCR, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, à la veille de la conférence climat de Copenhague.

"Le déplacement des populations, c'est l'enfant oublié: on n'en parle pas dans les négociations internationales alors qu'il s'agit d'une problématique prioritaire", regrette-t-il.

Le HCR dénombre actuellement 26 M de déplacés et 12 M de réfugiés dans le monde. Pour les migrants environnementaux, les estimations vont de 50 M au milliard de déplacés d'ici 2050, selon le Fonds de l'ONU pour la population (FNUAP).

Mais l'estimation la plus fréquente tourne autour de 200 M, le plus souvent poussés au départ par "une dégradation insidieuse de l'environnement" - qui rendra le retour impossible.

Ces migrations massives toucheront prioritairement les zones côtières en développement, les grands deltas, les petites îles et l'Afrique subsaharienne. "On évoque maintenant une hausse de 2 mètres du niveau des océans en 2100", note Stéphane Hallegatte, chercheur à Météo France, alors que 60% des 39 plus grandes métropoles se concentrent sur les côtes.

Dès lors, faut-il attendre que se produise l'inévitable ou anticiper les fuites désespérées? "Faciliter les politiques migratoires, au plan national et international et assurer un transfert de ressources vers les pays qui seront les plus touchés" paraît un minimum à François Gemmene, de l'Institut du développement durable et des relations internationales.

"Les pays en développement ne pourront faire face à cette charge supplémentaire: les migrants accroîtront la pression démographique sur des zones déjà affectées par des pénuries", ajoute-t-il. "Le débat est de laisser les gouvernements gérer le processus selon leur méthode ou d'essayer de le coordonner au niveau international", explique Alexander de Sheribinin, à l'Université de Columbia à New York.

Mais pour lui, "étendre l'actuelle Convention de l'ONU sur les réfugiés risque surtout de diluer son efficacité".

"La majorité va rester à l'intérieur des frontières nationales: il faut alors définir les meilleures pratiques possibles pour leur réinstallation. Quant aux réfugiés, ils gagnent de façon écrasante l'Etat voisin, comme les Afghans au Pakistan, donc un autre pays en développement: Je ne pense pas que ces Etats souhaitent avoir une nouvelle catégorie de migrants sous protection internationale", ajoute-t-il.

Au HCR, Jean-François Durieux prévient également: "Si on essaie de promouvoir une obligation d'accueil sur le long terme, on n'arrivera à rien. Encore faudrait-il s'assurer de son respect et être en mesure d'établir clairement un lien avec des causes climatiques".

Pour l'expert, les Etats restent "réticents, voire hostiles" à ouvrir la discussion.

Source : AFP

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