mercredi 24 avril 2024 09:16
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Diversion et enfumage en politique

La politique peut être assimilée à un art dans certains cas. Bien sûr qu'il s'agit d'un art à multiples facettes : l'art de séduire les électeurs, celui de convaincre et de se vendre au détriment de son adversaire, mais aussi des esquives lors des grandes crises.

Dans ce registre, l'UMP, vient de réussir un vrai coup de maitre, dans cette tempête soulevée suite à l'information ouverte pour trafic d'influence visant Nicolas Sarkozy, et qui révèle une autre affaire dans l'affaire : l'ancien président aurait été mis sur écoute, une mise sur écoute judiciaire et donc tout à fait légale visant deux téléphones acquis sous un nom d'emprunt, dans le cadre de l'enquête sur un financement libyen de la campagne de 2007.

Une accusation émise en 2011 par Saïf Al-Islam Kadhafi : «Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale », avait-il déclaré en pleine crise libyenne suite à l'intervention de l'aviation de l'armée française. Ces accusations avaient été renforcées en 2012 par le sulfureux intermédiaire Ziad Takieddine.

Ainsi, la droite a pu en l'espace de quelques heures créer la diversion en posant la question: Mme Taubira, ministre de la Justice était-elle au courant de la mise sous écoute ? Cette dernière craignant d'être accusée de manipulation politique de la justice avait déclaré sur un plateau de télévision de grande écoute, avoir eu connaissance de l'affaire par les journaux en même temps que le citoyen lambda.

La droite, bien entendu, s'est engouffrée dans la brèche ouverte, dont les chefs se sont empressés de crier au complot et dénoncer l'espionnage politique tout en en exigeant la démission de la ministre de la justice avec un culot hors norme, pour installer N. Sarkozy dans une position de victimisation.

On a presque oublié qu'un ancien Président de la République utilise des téléphones achetés avec un faux nom pour communiquer avec son avocat, une méthode chère aux délinquants pour échapper à la surveillance policière. On a presque oublié, qu'une nouvelle information vient d'être ouverte pour trafic d'influence, visant un ex Président dans ses relations avec un procureur général à la cour de cassation, dans le but d'obtenir des informations sur une autre affaire le visant (Bettencourt).

Les responsables socialistes, sonnés dans un premier temps par la charge de la droite, ont mis un peu de temps pour réaliser la supercherie, acculés à crier à l'enfumage, auquel il faut le dire, la presse s'est donnée à coeur joie et de se rappeler que cette tactique correspond à ce vieil adage attribué à Charles Pasqua, selon lequel ''quand on est emmerdé par une affaire, il faut susciter une affaire dans l'affaire, et si nécessaire une autre affaire dans l'affaire de l'affaire, jusqu'à ce que personne n'y comprenne plus rien...".

Au milieu de cette agitation politico-médiatique, un homme semble tirer les marrons du feu, malgré les tentatives de la droite de l'impliquer, c'est le Président de la République , François Hollande, il a su se préserver, tout en coordonnant la communication entre le premier ministre et les ministres concernés.

La droite demeure empêtrée dans les affaires liées à l'héritage Sarkozy, et a du mal à se reconstituer, elle semble prise en otage par l'hypothèse d'un éventuel retour de Nicolas Sarkozy qui persiste à vouloir revenir. François Fillon, autre personnalité de droite, pourrait aussi tirer son épingle de cette crise, dans la mesure où les difficultés de Sarkozy et de ses ennuis judiciaires apparaissent comme le seul moyen capable de faire échouer l'accord Copé-Sarkozy qui lui barre la route de la présidentielle, ce dernier a d'ailleurs laissé entendre qu'il attend la fin des élections municipales pour demander des comptes et rebondir.

Hamid SOUSSANY

 

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

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