L’instance de représentation des musulmans de France, le CFCM, a annoncé mardi la création prochaine d’un certificat qu’elle délivrera aux imams, après avoir testé leurs connaissances théologiques mais aussi leur adhésion aux valeurs républicaines.
Cette « habilitation » sera accompagnée d’une « charte de l’imam », a précisé le président du CFCM, Anouar Kbibech à l’issue d’une réunion organisée au ministère de l’Intérieur onze jours après les attaques jihadistes à Paris.
Rien n’indique à ce stade que cette habilitation sera une obligation pour recruter un imam, d’autant que le CFCM, créé il y a une dizaine d’années sur initiative des autorités françaises, ne représente pas l’ensemble des mosquées et salles de prière du pays.
Cette habilitation vise à promouvoir « un islam tolérant et ouvert », a poursuivi M. Kbibech, alors que le salafisme, un courant rigoriste, progresse dans la première communauté musulmane d’Europe (estimée à environ 5 millions de personnes).
Elle devra permettre de s’assurer du « parcours de formation théologique et profane » des imams, et portera notamment « sur la connaissance du contexte français, de l’histoire des religions, des institutions » de la République ainsi que de la laïcité. Il s’agira d’une sorte de « permis de conduire », prévoyant « une possibilité de retrait », a ajouté M. Kbibech.
Il a également confirmé la mise en place prochaine d’un « conseil religieux » au sein du CFCM, chargé d' »élaborer ce discours alternatif » afin de « démonter sur le plan théologique tout l’argumentaire utilisé par les organisations terroristes et jihadistes pour embrigader nos jeunes ».
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a de son côté souligné la « volonté du gouvernement de toute faire pour que les prêcheurs de haine » soient mis « hors d’état de nuire ».
« Le temps de l’action est venu, les musulmans de France prendront toute leur part » dans ce combat, a assuré M. Kbibech, en réitérant sa « condamnation sans appel » de « groupuscules » à l’origine des attentats, et qui « n’auront jamais le soutien des musulmans de France ».
Les attentats, revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), ont fait 130 morts et environ 350 blessés à Paris et dans sa proche banlieue. Parmi les assaillants figuraient au moins quatre Français, ayant pour la plupart séjourné en Syrie.
25 nov 2015
Source : AFP