Des coups de feu ont été tirés mardi soir à Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique) sur les baies vitrées d’un centre de vacances devant accueillir 70 migrants de la « Jungle » de Calais, un acte dénoncé par la ministre du Logement qui parle de racisme.
L’accueil de migrants provoque depuis plusieurs semaines des tensions à Saint-Brévin-les-Pins, station balnéaire située face à Saint-Nazaire, comme dans plusieurs autres communes de France.
« J’appelle tous les Français à simplement dire qu’aujourd’hui c’est pas difficile d’accueillir, sur l’ensemble du territoire, de petits groupes de personnes », a réagi jeudi Emmanuelle Cosse sur Europe 1.
« Nous ouvrirons des centres (d’accueil et d’orientation) pour atteindre ces 9.000 places (objectif fixé par le gouvernement), parce qu’on ne peut pas accepter de laisser des gens à la rue dans la boue, alors qu’ils relèvent du droit d’asile », a ajouté la ministre.
Les tirs sont survenus à la veille de la signature d’une convention de mise à disposition de 3.200 lits au niveau national entre la Caisse centrale des activités sociales (CCAS) des personnels des industries électriques et gazières et le ministère de l’Intérieur.
Un collectif de « Brévinois contre l’implantation de migrants » a condamné jeudi les coups de feu tout en soulignant, sur sa page Facebook, que « l’imposition de migrants dans notre commune, sans aucune concertation ( ), est également une violence qu’il convient de condamner ».
La CGT, qui gère l’ancien centre communal d’action sociale (CCAS) de Saint-Brévin-Les-Pins, a dénoncé pour sa part mercredi une « lâche tentative d’intimidation » et des « actes intolérables et d’un autre temps ».
« Les déclarations de différentes personnalités politiques, oublieuses de leurs responsabilités et de celle de la France à l’égard du droit d’asile, nourrissent un climat délétère, excitent les peurs et provoquent la haine », a dit le syndicat dans un communiqué, visant notamment l’ancien président Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite et du centre.
6 oct 2016,(Guillaume Frouin, édité par Sophie Louet)
Source : Reuters