Les débats autour de l’immigration qualifiée, qui se sont tenus au Sénat français le 24 avril 2013, n’ont pas suscité de polémiques : l’immigration « intelligente » défendue par les socialistes au pouvoir et Manuel Valls, le ministre de l’intérieur en particulier, n’ont pas divisé la classe politique « républicaine » française.
La France qui accueille moins d’étrangers que l’Allemagne ou encore l’Espagne, ouvre annuellement ses frontières à près de 90.000 étrangers, dont 65.000 étudiants et 20.000 salariés. Si le gouvernement français a déjà annoncé « la généralisation du titre pluriannuel », qui permet aux étudiants de ne plus avoir à renouveler leur titre de séjour tous les ans, le ministre de l’intérieur a laissé entendre que ce seront les étudiants déjà diplômés dans leurs pays d’origine qui seront les plus favorisés. Car, la réussite est la clé de voute du projet de loi qui prône « la fermeté » et non la « fermeture » selon M.Valls.
Lors d’un entretien accordé au site du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Mme Catherine Withol de Wenden, professeur à l’Institut des études politiques de Paris (Sciences Po) et chercheur au centre en recherches sociales de l’international (CERI), avait estimé que l’immigration dans sa globalité est une question si fondamentale dans le monde d’aujourd’hui qu’il est d’une absolue nécessité qu’elle soit abordée et traitée au G8 et au G20.
Paradoxalement c’est « grâce au joker » immigration adoubé de l’étiquette « islam » que les mouvements populistes de droite européens ont fait leur entrée en ces temps de crise internationale dans les parlements européens. Bien que les nouveaux migrants, souvent des étudiants, mais aussi des travailleurs, ne cherchent plus à s’installer durablement dans les pays d’accueil, les extrêmes droites continuent à utiliser l’immigration comme un « problème ».
Selon, Mme De Wenden, les extrémistes profitent essentiellement de la crise économique internationale pour vendre leur discours car : « beaucoup de migrants du passé sont installés de longue date dans les pays d’accueil et la crise économique en Europe ainsi que la disparition des souverainetés nationales dans l’Europe, ajouté au vieillissement de la population et au chômage sont parmi les causes majeures de la montée des populismes en Europe, avec la peur de l’islam et les formes (heureusement rares) de terrorisme islamiste ».
Le 29 mai prochain le débat autour de l’immigration aura lieu à l’Assemblée nationale. Le projet de loi devrait être voté en juillet 2013.