Les discussions engagées par la France et le Mali pour négocier un « accord de gestion concerté des flux migratoires » ont de nouveau achoppé sur la question de la régularisation des sans-papiers maliens en France, a-t-on appris mercredi de source officielle à Bamako.
« Nous ne sommes pas arrivés à finaliser les discussions en vue de la signature d?un accord sur la gestion des flux migratoires entre nos deux pays », a déclaré à l?AFP un responsable du ministère chargé des Maliens de l?extérieur, après le séjour au Mali d?une délégation de responsables français.
Selon le compte rendu de la rencontre, dont l?AFP a pu se procurer une copie, « c?est essentiellement sur le chapitre de +la régularisation des sans-papiers maliens vivant en France+ qu?il n?y a pas d?accord ».
Selon le même document, le Mali demande que chaque année, 5.000 de ses ressortissants en situation irrégulière en France obtiennent des papiers, tandis que Paris n?est disposé à en régulariser que 1.500.
« Les deux parties ont décidé de laisser ce dossier à l?appréciation des ministres français et malien en charge des questions liées à l?immigration », selon le document.
Un membre du comité franco-malien chargé du dossier a déclaré à l’AFP: « Mon impression, c?est que la France est décidée à aller vite, quitte à utiliser le bâton et la carotte ».
Il s’agissait de la sixième rencontre entre les deux parties pour tenter d?obtenir un « accord de gestion concertée des flux migratoires », que Paris a déjà signé avec plusieurs autres pays africains.
Fin mars, le président malien Amadou Toumani Touré s’était entretenu à Bamako avec le ministre français de l’Immigration, Eric Besson. Le chef de l’Etat malien avait alors déploré des « divergences »: « Pendant que nous parlons de régularisation de nos compatriotes (immigrés sur le territoire français), la préoccupation de la France reste le retour au pays », avait-il dit.
La communauté malienne en France (ancienne puissance coloniale) est estimée à 120.000 personnes, dont 45.000 en situation régulière, généralement dans des emplois peu qualifiés et éprouvants.
Source : AFP