Le Premier ministre britannique David Cameron était de nouveau accusé mercredi d’avoir tenu des propos « choquants » sur les migrants en évoquant la « bande de migrants » rencontrée par le leader de l’opposition Jeremy Corbyn à Calais samedi.
Lors de la séance hebdomadaire des questions au Premier ministre à la Chambre des communes, David Cameron a reproché à Jeremy Corbyn d’avoir rencontré samedi « une bande de migrants à Calais en leur disant qu’ils pouvaient tous venir en Grande-Bretagne ».
Ces déclarations ont tout de suite suscité un tollé sur les bancs de l’opposition où on rappelait que David Cameron n’en était pas à sa première sortie négative contre les migrants.
L’année dernière, le Premier ministre avait été accusé de comparer les migrants à des insectes en parlant, en juillet, d’une « nuée » de migrants qui traversent la Méditerranée et veulent venir au Royaume-Uni ».
« D’abord « nuée de migrants », maintenant « bande ce migrants. La crise des migrants est un problème sérieux et ces propos grossiers déshonorent la fonction de Premier ministre », a réagi le député travailliste Dan Jarvis.
Des déclarations « clivantes » et qui ne sont « pas dignes d’un chef d’État », a également estimé une des principales figures du Labour, Yvette Cooper.
Elle a demandé en vain à M. Cameron de les retirer devant le Parlement.
Un autre député de l’opposition, Imran Hussain, a estimé qu’il était « choquant » de qualifier ainsi « des personnes qui ont fui une horreur inimaginable ».
« Les gens qu’on a rencontrés à Calais et Dunkerque le week-end dernier étaient des familles, des enfants et des bébés… les traiter de +bande de migrants+ démontre une attitude totalement inacceptable face à une crise humanitaire qui se trouve sur le pas de notre porte », a insisté un porte-parole du parti travailliste.
Le quotidien The Guardian a qualifié de « terrible » la sortie de David Cameron qui « déshumanise » des gens qui ont « traversé un continent à la recherche désespérée de sécurité et d’une vie meilleure ».
« Le faire durant la Journée internationale du souvenir de l’Holocauste était particulièrement malvenu », a souligné le quotidien.
Prié d’éteindre le feu, un porte-parole de David Cameron a déclaré: « le Premier ministre voulait souligner qu’il désapprouve fortement la démarche du Labour d’accueillir désormais en Grande-Bretagne toutes les personnes de Calais et d’ouvrir les portes aux migrants. Cela ne ferait qu’empirer la situation à Calais en créant un appel d’air. »
Relancé sur les termes utilisés par David Cameron, le porte-parole a ajouté que « l’essentiel dans cette affaire est de mener la bonne politique » et que les Britanniques attendaient d’abord le Premier ministre sur ses résultats.
27 janv. 2016
Source : AFP