Dans une déclaration sur la discrimination à l’encontre des Musulmans en Europe, présentée devant le conseil permanent de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le diplomate marocain a également interpellé le Conseil sur la situation grave, qui prévaut à Al Qods Acharif à cause de la politique et des actes illégaux que tentent de mettre en oeuvre les autorités israéliennes.
Dans cette déclaration, dont MAP-Genève a reçu copie, M. Zniber a indiqué qu’il serait judicieux d’accélérer la mise en oeuvre des recommandations des tables rondes organisées par le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’Homme (BIDDH) sur la lutte contre la discrimination à l’égard des Musulmans, notamment sur les mesures visant à décourager les stéréotypes et les préjugés à l’égard des communautés musulmanes dans le discours public et la nécessité pour les journalistes de suivre régulièrement une formation sur la couverture des questions relatives à la diversité, particulièrement celles concernant les Musulmans et l’Islam.
Il a rappelé, à cet égard, les propositions que le Maroc avait formulées dans ce sens dans son document relatif à la vision du Royaume concernant le renforcement du partenariat méditerranéen de l’OSCE.
Il a renouvelé à cette occasion, la condamnation par le Maroc de toutes les formes d’intolérance et de discrimination, soulignant que la montée des manifestations d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la croyance ainsi que l’augmentation des actes de violence, notamment à l’encontre de lieux de culte, qui menacent l’exercice des droits de l’Homme et libertés fondamentales, suscitent des inquiétudes légitimes.
M. Zniber a de même exprimé la préoccupation grandissante du Maroc concernant les amalgames entre une quelconque religion et « terrorisme », que l’on retrouve dans les médias et parfois même dans les discours politiques.
Il a relevé à ce propos que des amalgames concernant l’Islam sont véhiculés par médias interposés et que l’extrémisme religieux de quelques groupuscules est instrumentalisé par ignorance ou de manière tendancieuse pour stigmatiser l’Islam et l’ensemble des Musulmans dans un grand nombre de pays.
M. Zniber a, d’autre part, déploré le manque de données statistiques sur la question de la discrimination fondée sur la religion, estimant que l’inexistence de statistiques est patente quand il s’agit de la discrimination à l’encontre des Musulmans.
L’ambassadeur marocain a fait remarquer que toute stratégie de prévention et de lutte contre ces discriminations ne gagnerait en efficience et efficacité que si les pays membres de l’organisation renforcent la volonté politique permettant de mettre à la disposition du BIDDH et des autres instances de l’organisation l’information statistique nécessaire afin d’assurer une évaluation effective de ce phénomène et d’adapter les moyens de lutte contre ses dérives.
Il a également souligné la pertinence de la création d’une synergie entre ces différents acteurs et les ONG, qui chacun dans son domaine déploient des efforts louables en matière de sensibilisation, de prévention et de lutte contre les crimes de haine, dont ceux fondés sur la religion.
Le diplomate marocain a en outre réitéré le souhait du Royaume qu’une conférence de suivi de la conférence de Cordoue sur l’intolérance et la discrimination à l’égard des Musulmans soit organisée, sous l’égide de l’OSCE et qu’elle permettra de dégager une valeur ajoutée par la mise en place de partenariat entre les Etats, la société civile et les médias pour la lutte contre les amalgames et les préjugés à l’égard de l’Islam, comme l’organisation a su initier et institutionnaliser des mécanismes visant à lutter efficacement contre les manifestations de discrimination motivées par l’anti-sémitisme.
C’est dans cet esprit, a fait observer M. Zniber, que le Maroc continue de déployer tous les efforts pour trouver un règlement juste et définitif au conflit israélo-palestinien, qui continue d’attiser les sentiments d’injustice et de frustration et partant, amplifier les formes d’intolérance à travers le monde.
Il a rappelé, dans ce cadre, l’appel à la préservation du statut particulier de la ville sainte d’Al Qods et à la sauvegarde de son cachet religieux et civilisationnel, lancé à l’ouverture à Marrakech des travaux de la réunion ministérielle du Forum pour l’Avenir par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, M. Taïb Fassi Fihri, qui avait réaffirmé que SM le Roi Mohammed VI, en sa qualité de Président du Comité Al Qods, considère que toute atteinte à ces constantes est de nature à élargir le fossé entre les parties concernées par le dialogue et à attiser les extrémismes menaçant la sécurité et la stabilité dans la région.
M. Zniber a mis en avant, à cette occasion, l’enracinement du judaïsme marocain et la coexistence pacifique de diverses cultures et confessions religieuses au Maroc dans le respect mutuel.
Il a enfin rappelé la conviction du Royaume que la question de la lutte contre les manifestations de discrimination et de xénophobie et de toutes les autres formes d’intolérance est indivisible et que toutes les formes de discrimination, de racisme et d’intolérance doivent être combattues avec une égale détermination.
MAP