Des migrants arrêtés alors qu’ils tentaient d’entrer en Grèce s’entassent pendant plusieurs jours dans des commissariats faute de centres d’accueil, ont déploré jeudi les syndicat de policiers dans une mise en garde au gouvernement.
« De nombreux commissariats sur les îles du Dodécannèse ou des Cyclades en mer Egée (est) sont plein de migrants qui restent plusieurs jours faute d’existence de centres d’accueil », a indiqué à l’AFP Panayiotis Lazos, secrétaire général de la Fédération des policiers (Poasy).
« Le problème est très important et la police ne peut pas le gérer. Les commissariats ne peuvent plus répondre aux problèmes quotidiens et sanitaires de ces gens », s’inquiète-t-il, rappelant qu’il n’existe que deux centre d’accueil à l’est de l’Egée.
Des syndicats de policiers ont récemment manifesté sur l’île de Kos dans le Dodécannèse et sur des îles Cyclades pour protester contre les conditions de détention des migrants et leurs propres conditions de travail, dans des régions où les policiers sont peu nombreux.
« Des conditions de rétention humaines, des conditions de travail humaines », réclamait ainsi une banderole lors d’un rassemblement de plusieurs dizaines de policiers la semaine dernière à Kos.
« L’Etat est absent et laisse le policier seul devant des problèmes difficiles… », a indiqué Grigoris Grigorakos, vice-président de la Poasy lors de cette manifestation, cité sur le site du journal Kos Voice. Il déplorait aussi l’absence de centre d’accueil.
La Poasy a adressé de nombreux courriers au ministère de la Protection du citoyen mais aucune réponse n’a été reçue jusqu’ici, a indiqué Panayiotis Lazos.
Le nombre total des migrants ayant traversé l’Egée, frontière maritime avec la Turquie, a plus que triplé entre 2012 et 2013, passant de 3.345 à 10.508. En 2014, 48 migrants ont péri en mer contre 28 en 2013.
Pendant les huit premiers mois de 2014, le nombre des migrants a dépassé les 17.000, avec une hausse marquée en août, et il devrait atteindre 31.287 d’ici à la fin de l’année, selon les projections ministérielles.
La Grèce met cette « intense » pression migratoire sur le compte de la position géographique du pays au milieu d’une région instable du fait des conflits actuels ou récents en Syrie, en Irak et à Gaza.
2 oct. 2014
Source : AFP
