La chanteuse marocaine Hindi Zahra, qui ouvrait vendredi la 35e édition des Musiques Métisses d’Angoulême, n’est jamais aussi à l’aise que sur scène, la raison d’être de cette nomade au répertoire mêlant le folk et le blues d’Amérique aux influences berbères de son enfance.

« Sur scène, tu peux être libre, tu peux improviser, tu peux t’exprimer », sourit la trentenaire aux cheveux noirs, dont tous les accessoires de scène — chapeau de cow-boy en feutre vert, chaussures hautes achetées au Japon, bagues venant du Maroc, du Mexique et des Antilles, bracelets du Sénégal et d’Angleterre — illustrent un goût prononcé pour l’ailleurs et le métissage.

« La définition du nomadisme, c’est d’être partout chez soi, mais son vrai chez soi, c’est son corps », ajoute la jeune femme pour qui les voyages sont avant tout « une chance ».

Hindi Zahra avait une dizaine d’années quand elle a quitté, avec sa famille, le Maroc pour s’installer en France. Elle a découvert la scène à 17 ans et n’en est, depuis, que rarement descendue. Elle a joué dans des festivals, fait des premières parties, mais a mis plusieurs années à peaufiner un premier album paru en janvier.

« Le disque, c’est une photo, un instantané, alors que moi je ne conçois la musique que comme évolutive, peut-être que j’avais un peu peur de figer mes chansons », justifie-t-elle.

Le bien-nommé « Handmade » (« Fait main ») a été en quasi-totalité écrit, arrangé et produit par la Parisienne d’adoption qui, également peintre, a en outre réalisé les illustrations du livret.

L’album, ouvert par le délicat single « Beautiful Tango » (dont le clip a été réalisé par Tony Gatlif), est à l’image de la trentenaire: inclassable et bigarré. Oscillant entre blues, folk et rock à la veine américaine et des sonorités plus inspirées de la musique orientale, sur des textes principalement en anglais mais aussi pour certains en langue berbère.

Un disque que l’intéressée voit comme « un mille-feuilles, un couscous, une paella », visant toujours la « multiplicité ».

Depuis la sortie d’un album salué par la critique, Hindi Zahra a — évidemment — repris la route et enchaîne les concerts en France et en Europe. Son programme comporte une trentaine de dates d’ici à la mi-août avec des passages à Paris (31 mai et 1er juin au Bataclan) et dans divers festivals tels que Solidays, les Francofolies de La Rochelle ou les Eurockéennes de Belfort.

Source : Le Point/AFP

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