Human Rights Watch (HRW) a dénoncé mercredi les conditions des employés de maison à Oman et appelé le sultanat à réviser ses lois régissant le statut de ces migrants.
Dans un rapport de 67 pages intitulé: « J’ai été vendu, abus et exploitation des employés de maison à Oman », l’organisation de défense des droits de l’Homme donne la parole à 59 domestiques, indiquant que certains ont décrit des conditions pouvant s’apparenter à « du travail forcé et au trafic » d’êtres humains.
Le rapport décrit comment le système de sponsoring, appelé Kafala dans le Golfe, et l’absence de protections sociales laissent les domestiques à la merci de leurs employeurs.
« Les travailleurs migrants sont dépendants de leurs employeurs et laissés à leur merci », souligne, dans ce rapport, Rotha Begum, spécialiste de HRW sur les droits des femmes au Moyen-Orient.
« Les employeurs peuvent forcer les domestiques à travailler sans prendre de repos, sans nourriture et sans salaire en sachant qu’ils peuvent être punis s’ils s’enfuient », a-t-elle souligné.
Selon elle, 130.000 migrantes sont employées comme domestiques à Oman.
Le rapport cite le cas d’une ressortissante du Bangladesh, Asma K. qui dit avoir été recrutée pour travailler aux Emirats arabes unis et être ensuite « vendue » à un employeur à Oman qui a confisqué son passeport et la fait travailler 21 heures par jour.
« Ils ne me laissent pas m’asseoir pendant toute la journée et quand je veux partir ils me disent ‘On t’a achetée à Dubaï pour 1.560 riyals (4.052 dollars), rembourse cette somme et va-t-on' », a-t-elle déclaré à HRW.
L’organisation a appelé Oman à revoir le système de Kafala et à protéger les employées de maison.
Elle a également demandé au sultanat de coopérer avec les pays d’origine de ces migrantes pour empêcher les abus dont elles souffrent.
13/07/2016
Source : AFP