Un peu plus de 9 000 personnes arrivées clandestinement en France ont été maintenues dans ces zones, contre plus de 11 000 en 2009.
Plus de 9 000 personnes ont été retenues en 2010 en zone d’attente, où les étrangers arrivés clandestinement sont maintenus le temps qu’ils décident de repartir ou que les autorités s’assurent du bien-fondé d’une demande d’asile, a annoncé, jeudi, l’association Anafé. « En 2010, 9 229 personnes ont été placées en zone d’attente, dont 7 491 à Roissy », selon cette association, qui s’occupe de l’assistance aux frontières des étrangers.
Ce chiffre est en baisse par rapport à 2009, où il s’était élevé à 11 058 personnes, dont 3 091 demandeurs d’asile. Pour l’Anafé, cette baisse est « préoccupante », car « elle montre qu’il est de plus en plus difficile d’accéder au territoire français ». La France compte une cinquantaine de zones d’attente en métropole, situées à « à proximité immédiate du point de passage d’une frontière avec un autre pays », qu’il s’agisse d’une frontière aérienne (aéroport), maritime (port) ou ferroviaire (gare).
« Zones d’attente sac à dos »
La nouvelle loi sur l’immigration promulguée en juin prévoit la création de zones d’attente spéciales sur n’importe quel point du territoire, à proximité du lieu où aura été découvert un groupe d’étrangers arrivés illégalement en France. L’Anafé les appelle « zones d’attente sac à dos ». Contrairement aux centres de rétention, où sont enfermés les étrangers arrêtés après le franchissement de la frontière, il n’y a pas d’assistance juridique dans les zones d’attente, où le sort des retenus « se joue bien souvent de manière arbitraire et expéditive, sans qu’ils ne puissent se défendre », note l’Anafé. Selon l’association, « la situation actuelle crée de graves inégalités parmi les étrangers maintenus », car « ceux qui ont suffisamment de moyens financiers, à supposer qu’ils aient le temps et la possibilité d’en contacter un, peuvent rémunérer un avocat, les autres doivent s’en passer ».
Face à ce qu’elle considère comme un « arbitraire », l’Anafé a décidé de mettre en place une permanence d’avocats au sein de l’aéroport de Roissy du 26 septembre au 2 octobre, en partenariat avec l’association Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE) et le Syndicat des avocats de France (SAF). Cette expérience permettra de « caractériser la nécessité et l’urgence d’une réelle assistance juridique dès l’arrivée dans cette zone d’attente », explique l’Anafé.
22/09/2011
Source : Le Point