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J.P. Chevènement : de la discrétion des corps

Médias et migration 26 août 2016
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Au-delà d’une laïcité répressive qui prétexte le désordre international et la dilatation des signes religieux dans l’espace public pour ériger une véritable police des mœurs antimusulmane (renforcée par la loi), la « discrétion musulmane » réhabilite plus généralement l’idéaltype migratoire : l’invisibilité, plus exactement, la dépolitisation d’un immigré désormais désenclavé de sa réalité locale.

Curieusement la « discrétion » dont nous entretenons J.P.Chevènement est fondée en Islam. L’intellectuel dit lui-même : « Le conseil que je donne dans cette période difficile – comme le recteur de la mosquée de Bordeaux – est celui de discrétion » . Monsieur Chevènement s’appuie ainsi sur les propos de Tarek Obrou pour prodiguer le précieux élixir aux musulmans de France. Soyons honnêtes ! Chevènement traine avec lui cette vieille rengaine hussarde de la troisième République mais on ne peut certainement pas le taxer d’islamophobie. Que du contraire ! Homme cultivé, intellectuel chevronné, visionnaire politique hors pair, vraiment, il faut remonter aux dix-neuvième siècle pour trouver des hommes politiques de ce calibre.

À l’initiative dans sa ville de Belfort du Centre des cultures méditerranéennes dès les années 80, d’un rapprochement de la culture arabo-française, d’une réplique modeste de l’Institut du Monde Arabe – Institut dont il est d’ailleurs l’interlocuteur privilégié dans le cadre des jeudis de l’IMA-, l’homme peut se prévaloir d’une honorable islamophilie, très exactement arabophilie, comme l’atteste son amitié de longue date avec Jacques Berque ou Sami Naïr[. Bref, braudelien dans l’âme (car civilisations méditerranéennes effectivement), orientaliste convaincu et Républicain jusqu’à l’encoche du tablier, Chevènement est l’adepte d’un ‘fraternalisme patriotique’. Qui s’étonne encore de sa prise de distance avec le multiculturalisme éploré d’un SOS Racisme livré aux tartufferies mitterrandiennes ? Qui peut lui reprocher la vision d’une France indépendante (panarabique jusqu’alors) ? Aux grands hommes de grandes aspirations pour la France. Autre chose qu’un joueur de poker adoubé à l’atlantisme, curateur aux biens vacants de l’Otan.

Toutefois, est-ce par caprice ou par un délicieux hasard que Monsieur Chevènement est pressenti pour diriger la Fondation de l’Islam de France ? De quelle « discrétion » nous entretient-il au juste ? Pourquoi plus que tout autre, Chevènement est l’homme de « L’Islam de France » ?

Islam de France ou Islam en France

D’abord, qu’on pressente un jacobin, quelle que soit la valeur intellectuelle du personnage, en lieu et place d’un musulman à la tête de la Fondation de l’Islam de France est loin d’être anecdotique. Peut-on imaginer un non juif à la tête du Consistoire juif de France ou un non catholique diriger l’Église de France ? Inconcevable. Si cette chose est possible dans l’inconscient collectif français c’est parce que la politique islamique française s’inscrit dans une continuité qui remonte à l’ère coloniale, où une centralisation jacobine et une mise sous tutelle de l’Islam à la base de l’instrumentalisation des anciens protectorats français visaient à ériger un « Islam schismatique ». Pour lors, dès la troisième République, L’Islam de France augurait un « laïcisme islamique » sous prétexte, déjà, d’un affranchissement de l’Islam des littéralismes barbares et rétrogrades.Éminemment politique et largement inspiré par des intellectuels de tradition catholique (il n’y a qu’à considérer la prolifique correspondance de Louis Massignon avec Paul Claudel), L’Islam de France définit littéralement ce qu’il est : une gestion centralisatrice d’un culte islamique areligieux. Qui mieux qu’un nostalgique de la troisième République pour réhabiliter cette Histoire ? Dans le même temps, qui d’autre que lui pour restituer le romantisme d’une France civilisatrice ? En réalité, le rêve d’un « l’Islam de France » poursuit une chimère. L’Islam s’étant propagé sur trois continents au foyer de la langue arabe, comment la France pourrait-elle s’arroger un titre de propriété sur une expérience humaine transhistorique ? La civilisation gallo-romaine n’abrite-t-elle pas une subordination des Gaulois à Rome jusqu’aux tréfonds de sa langue ? Cette entreprise aurait certainement plus de succès si elle adoptait le cheminement inverse : une investigation et un investissement en profondeur du fait islamique pour dresser les fondements solides d’un « Islam en France ».

De la discrétion

Que l’on exige la discrétion des Français de confession musulmane est loin d’une surprise pour le lecteur avisé des travaux de sociologie de l’immigration. On peut dire que cette sommation dévoile l’unité discursive qui lie l’expérience migratoire à celle de l’Islam dans l’imaginaire collectif français. Effectivement, à la discrétion d’un corps immigré entièrement confessionnalisé, qui ne peut être défini que confessionnellement en d’autres termes, réplique l’invisibilité d’un corps immigré destiné exclusivement au labeur et aux cadences infernales du travail à la chaîne. Ainsi l’ouvrier spécialisé docile et dépolitisé des années 70 cède-il la place au musulman essentialisé invité aujourd’hui à plus de retenue. Bien au-delà de cette laïcité répressive qui prétexte le désordre international et la dilatation des signes religieux dans l’espace public pour ériger une véritable police des mœurs antimusulmane (renforcée par la loi), la discrétion musulmane réhabilite plus généralement l’idéaltype migratoire : l’invisibilité, plus exactement, la dépolitisation d’un immigré désormais désenclavé de sa réalité locale et poussé en dehors des frontières nationales. Abdelmalek Sayad voyait dans la « sinistrose » du corps immigré l’effet d’une déviance pathologique acculée à l’invisibilité, sur le plan sexuel, T. Ben Jelloun avant qu’il ne vire ‘world-écrivain’  parlait de « La plus haute des solitudes », aujourd’hui la discrétion du musulman parachève la dépolitisation du corps immigré en colonisant sa sphère intime. Ainsi, à une immigration de travail invisible doivent désormais répondre des croyances musulmanes discrètes.

Pourtant, il ne s’agit nullement ici d’ériger en principe le ‘prosélytisme religieux’ ou du moins, la ‘théâtralisation’ du religieux dans l’espace public’. En substance, sous deux formes diamétralement opposées, « la réserve » existe en Islam.

Il y a d’abord les conduites réservées qui ressortissent directement du registre de la pudeur (el haya). Ces conduites chastes et réservées héritent de ce que Norbert Elias nommela civilisation des mœurs, où l’étiquette rangée de la Cour, les traités de savoir-vivre amoncellent à la longue, des manières d’être réservées d’où la honte et le dissimulé gouvernent. Il y a ensuite, la réserve telle que l’entend la norme du adab et l’adib (l’homme cultivé). Dans ce cas d’espèce, la réserve relève d’un raffinement des conduites religieuses toujours tournées vers autrui. Ainsi, la culture du ‘adab’ a érigé sur le long terme un véritable style de vie déterminant les conduites policées, hospitalières, un art vestimentaire, le beau langage et le style de la politique qu’on nomme ‘siyasa’. Cet art de la réserve tourné vers autrui a pour vocation de grandir l’autre en s’appuyant sur l’exemplarité. Dans ce cas, la valeur de ‘l’adib’ est étroitement liée à la déférence qu’il a pour l’autre et au jugement que porte son invité sur ses conduites policées. En clair, à l’inverse des représentations religieuses égocentrées actuelles, ‘l’adib’ raconte et « se met en scène » pour les autres. C’est pourquoi « l’adib » évite toujours de heurter l’autre sous la profusion de conduites dérangeantes. Mais ‘l’adib’ est également un stratège politique. Il doit alors constamment concilier l’art de ne jamais tromper (intégrité morale) et celui de ne jamais se laisser tromper (stratégie politique). Ce qui inscrit l’homme cultivé dans son époque et dans le débat public. En résumé, ‘l’adib’ use de la parole conversante pour défendre ses idées et s’impliquer dans les enjeux de son temps. Plus que jamais cette culture du débat (mouhadata) doit l’emporter sur les vieilles lubies coloniales.

 25 AOÛT 2016, Bouhout Abdelkrim

Source : mediapart.fr

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