A quelques jours de l’entame des travaux pour l’édification décriée par l’Italie d’une clôture au col de Brenner, dans le Tyrol à la frontière austro-italienne, les autorités autrichiennes viennent d’annoncer jeudi leur intention d’ériger un dispositif similaire au Burgenland, à la frontière entre l’Autriche et la Hongrie.
Une nouvelle barrière dans l’espace Schengen après celle qui a été construite en décembre dernier à la frontière avec la Slovénie, au sud du pays, environ quatre kilomètres, et celle qui est en voie de construction dans le Tyrol, 250 mètres, suscitant l’opposition de l’Italie qui redoute que cela entraîne de « graves conséquences » comme l’a affirmé jeudi le ministre italien des affaires étrangères, Paolo Gentiloni. Et pour cause, le col de Brenner représente un axe névralgique pour le transit Nord-Sud à travers les Alpes.
Cela dit, les autorités viennent d’entamer des négociations avec les propriétaires terriens locaux pour engager la procédure d’expropriation avant de définir le tracé de cette clôture dont la date de construction et la longueur n’ont pas encore été annoncées. Une opération qui s’annonce délicate et tortueuse eu égard aux éventuelles résistances de certains exploitants agricoles dans la région comme cela a été le cas lors de l’édification d’une clôture à Spielfeld, à la frontière austro-slovène.
Pour rappel, la ministre de l’intérieur démissionnaire, Johanna Mikl-Leitner avait annoncé en février dernier l’introduction de contrôles au niveau de douze points de passage de ses frontières avec l’Italie, la Slovénie et la Hongrie et ce, pour stopper l’afflux des migrants.
La ministre chrétienne-démocrate qui a déclaré peu après l’approbation dimanche dernier de sa demande d’être déchargée de ses fonctions, avoir hâte de prendre ses nouvelles fonctions en tant que vice-gouverneur de Basse-Autriche pour se soulager enfin du lourd fardeau de la crise migratoire, n’avait pas à l’époque précisé la forme des aménagements sécuritaires à mettre en place, notant, toutefois que les clôtures seront semblables à celle déjà érigée à la frontière avec la Slovénie et que les équipements de contrôle dépendront de la topographie des lieux.
En érigeant des barrières de protection et en plafonnant le nombre des demandeurs d’asile, 37.000 personnes pour cette année, l’Autriche cherche à se prémunir contre un afflux massif des réfugiés pour ne pas revivre le même cauchemar que l’année dernière avec plus de 80.000 demandeurs d’asile et des milliers d’autres en transit vers l’Allemagne, l’objectif étant de resserrer l’étau contre les passeurs et juguler l’afflux des migrants en attendant une solution européenne commune.-
14 avr. 2016
Source : MAP
