Le parti autrichien d’extrême droite FPÖ a ouvert sa campagne pour les municipales d’octobre à Vienne avec le slogan « Plus de courage pour notre ‘Sang viennois' ». Un jeu de mots sur une célèbre valse de Strauss et mais aussi une allusion à ses idées anti-immigration.
Un millier d’affiches ont été placardées cette semaine à Vienne. Face au tollé provoqué par cette campagne, le président du FPÖ, Heinz-Christian Strache, s’est défendu lors d’un point de presse. « Considérer le terme ‘sang viennois’ comme une référence au nazisme était pervers », a-t-il lancé, sur fond musical de la valse.
L’expression « Wiener Blut » renvoie en Autriche au souvenir de la Vienne cosmopolite du XIXe siècle, a-t-il rappelé, ajoutant que l’affiche n’est pas censée cibler « les étrangers » mais ce qui est « étranger à Vienne ».
« Cela n’a rien à voir avec le racisme », a renchéri le secrétaire général du FPÖ, Herbert Kickl. Selon lui, le terme « sang viennois » fait référence à la culture et à la tradition viennoises.
« Provocation »
Pour le responsable de la campagne électorale des Verts de Vienne pour les élections du 10 octobre, David Ellensohn, en revanche, « cette campagne rappelle bien le jargon nazi. C’est la pire des campagnes de xénophobie vues depuis longtemps à Vienne ».
Même avis du côté de Michael Häupl, le maire social-démocrate de Vienne depuis novembre 1994. « Cette affiche est la pire et la plus basse provocation, dont l’unique objectif consiste à faire parler d’eux, et il semble qu’ils aient réussi leur coup », a déclaré le maire, candidat à sa propre succession.
« Sang viennois » est le titre de l’une des valses de Johann Strauss fils (1825-1899), compositeur officiel des bals de la cour des Habsbourg.
Son titre avait déjà été détourné l’an dernier par le groupe de métal-rock allemand Rammstein pour une chanson inspirée par le scandale de Josef Fritzl, ce père de famille autrichien qui avait séquestré sa fille pendant des années dans les sous-sols de sa maison et abusé d’elle.
Source : Romandie/AFP