L’Union européenne n’a « pas plus de deux mois » pour maîtriser la crise migratoire ou devra tirer un trait sur l’espace Schengen de libre-circulation, a déclaré mardi le président du Conseil européen, Donald Tusk, devant le Parlement européen.
« Le Conseil du mois de mars sera la dernière possibilité pour voir si notre stratégie fonctionne. Si ce n’est pas le cas, nous ferons face à des conséquences très graves comme par exemple l’effondrement de Schengen », a-t-il dit.
Donald Tusk a également mis en garde contre le risque d’échec du « projet politique » européen si l’ensemble communautaire ne parvient pas à exercer un contrôle efficace à ses frontières extérieures.
‘Europe est confrontée depuis l’année dernière à la plus grave crise migratoire qu’elle ait connue depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a tenu des propos tout aussi alarmistes en appelant les Etats membres à mettre en ÷uvre les outils proposés par son collège : création d’un corps de garde-frontières européen, centres de contrôles ou « hot spots » aux frontières extérieures et relocalisation des réfugiés au sein des Etats-membres.
La Hongrie, la Slovénie, l’Autriche, le Danemark et la Suède ont déjà rétabli des contrôles aux frontières.
« A frontières communes, gestion commune. Si nous ne comprenons pas cela, Schengen n’y survivra pas », a-t-il affirmé.
« La Commission (européenne) a déjà présenté tous les éléments nécessaires pour gérer avec efficacité la crise des réfugiés », a-t-il estimé en lançant un appel au Etats pour qu’ils les mettent maintenant en ÷uvre et retrouvent « l’esprit pionnier de la construction européenne ».
Les eurodéputés ont eux-mêmes souligné le peu de résultats qui ont suivi les décisions des Vingt-Huit avec, selon Guy Verhofstadt, président du groupe Libéral et démocrate, « 290 réfugiés relocalisés sur 160.000 (prévus) et 3.000 nouveaux migrants arrivant chaque jour aux frontières de la Grèce ».
« Mais j’en ai marre d’entendre ça, nous n’avons pas besoin de d’avantage d’analyse, nous avons besoin d’action. » Gilbert Reilhac et Gabriela Baczynska
19 jan 2016
Source : Reuters