Trois années de crise dans la zone Euro : le PIB grec a baissé de plus de 20 % depuis 2009, puis le naufrage économique emporte le Portugal, l’Espagne, l’Italie et plus récemment Chypre. D’autres pays tiennent le coup : la France, mais surtout l’Allemagne, devenue « terre de refuge » des Européens du sud fuyant la crise.

« En 2012, l’Allemagne a accueilli 1 080 936 migrants, dont 37 683 Espagnols (+ 33,9 % par rapport à 2011), 45 094 Italiens (+ 37,2 %), 35 811 Grecs (+ 41,7 %) et 12 609 Portugais (+ 39,5 %) », relève l’hebdomadaire Le Point. Une vague d’immigration qui tend vers la hausse car selon une nouvelle étude, quelque 2,2 millions d’immigrés issus des pays du sud de l’Europe devraient s’installer en Allemagne d’ici à 2017.

« Cet afflux est une chance énorme, car cette nouvelle vague d’immigrés est plus jeune et mieux formée. », avait déclaré Ursula von der Leyen, ministre allemande du Travail. Une chance pour l’Allemagne, confrontée aux ravages de la dénatalité, et pour toute l’Europe, car grâce à la crise économique, la mobilité de la main-d’œuvre européenne reprend.

Depuis quarante ans, les migrations internes en Europe avaient beaucoup ralenti, jusqu’à presque cesser depuis la création de la monnaie unique. Une mobilité pourtant « indispensable dans une zone où l’ajustement aux fluctuations économiques est impossible dans une zone possédant une monnaie unique », selon les démonstrations du Prix Nobel d’économie Robert Mundell.

« Mais on aurait tort de voir dans ces flux migratoires une solution miracle à la crise. Ils restent très insuffisants : 130 000 Européens du Sud ont certes émigré vers l’Allemagne en 2012, à comparer aux 184 000 Polonais », écrit Le Point. Ces « déménagements » d’un pays à un autre dans la zone euro concernent moins de 500 000 personnes par an, soit quatorze fois moins qu’aux Etats-Unis où près de 7 millions d’Américains se sont installés dans un autre État du pays en 2011.

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