La Fondation Leone Moressa, un institut d’études et de recherche créé en 2002 à l’initiative de l’Association des Artisans et Petites Entreprises de Mestre (CGIA), spécialisé dans l’étude des phénomènes et problématiques liés à la présence étrangère sur le territoire italien, a publié son rapport annuel intitulé sur l’économie de l’immigration. Ce rapport a été réalisé en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations et avec le soutien du ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et de l’Organisation internationale du travail.
Le rapport présenté au Conseil national de l’économie et du travail et à la Chambre des députés indique que les migrants, qui représentent 9 % de la population italienne, ont contribué positivement à la démographie italienne avec un taux de natalité supérieur à celui des Italiens (9,9 naissances pour 1 000 habitants parmi les étrangers, et 6,1 chez les Italiens) et un taux de mortalité inférieur ; en outre, l’espérance de vie reste faible chez les étrangers par rapport aux Italiens, puisque seuls 6 % des étrangers en Italie ont plus de 64 ans, contre 26 % chez les Italiens.
D’autre part, le rapport a mis en évidence la contribution importante des immigrés au marché du travail, la main-d’œuvre étrangère représentant 10,5 % et atteignant 15 % si l’on tient compte des étrangers ayant obtenu la nationalité italienne. Leur participation au produit intérieur brut s’élève à 9 % (environ 177 milliards d’euros), tandis que leur contribution dans certains secteurs tels que l’agriculture et la construction atteint respectivement 18 % et 16,4 %.
Le rapport souligne qu’entre 2024 et 2028, les entreprises italiennes auront besoin de 640 000 travailleurs immigrés, soit 21 % du total des emplois (hors secteur public), et que les besoins en main-d’œuvre étrangère atteignent 30 % dans des régions telles que la Toscane et le Trentin-Haut-Adige, tout en enregistrant une augmentation du nombre d’entrepreneurs issus de l’immigration, dont le nombre a évolué au cours des dix dernières années pour atteindre 787 000 en 2024, avec un taux de croissance supérieur à 24 %, en particulier dans le centre et le nord du pays et dans les secteurs de la construction, du commerce et de la restauration.
Outre leur impact démographique et économique dans les pays d’accueil, les migrants constituent un levier de développement pour les pays d’origine, les transferts financiers des migrants depuis l’Italie ayant atteint en 2024 un total de 8,3 milliards d’euros, soit environ 130 euros par personne et par mois.
En ce qui concerne la contribution fiscale, les chiffres de l’étude ont révélé que les migrants en Italie ont versé 80,4 milliards d’euros d’impôts, dont 11,6 milliards au titre de l’impôt sur le revenu des particuliers, sans que cela n’ait d’incidence négative sur les dépenses publiques telles que les soins de santé et les retraites (pas plus de 3 %) « Si l’on compare les recettes de l’État (recettes fiscales et sociales) aux dépenses publiques consacrées aux services sociaux, le solde concernant les immigrés est positif (+1,2 milliard d’euros) », ajoute un communiqué de presse de la Fondation Leone Moressa.