La gestion de la question de la migration requiert une gouvernance internationale et une coopération multidimensionnelle entre les pays du Nord et du Sud a relevé, jeudi à Marrakech, le ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la Migration, Anis Birou.
S’exprimant lors d’une session sous le thème « inégalités et impacts des marchés du travail sur les travailleurs migrants » dans le cadre du 3è Forum International sur les politiques publiques de l’Emploi, organisé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, M. Birou a souligné que cette coopération ne doit pas se limiter seulement à la dimension sécuritaire mais doit comprendre aussi celles économique, sociale et culturelle.
Il a également relevé que la bonne gestion de ce dossier épineux permet de transformer la migration en une valeur ajoutée aussi bien pour le pays émetteur que celui d’accueil, notant que les migrants méritent d’accéder de manière équitable au marché de travail et de mener une vie digne sur le territoire du pays récepteur.
M. Birou a, en outre, évoqué la politique migratoire adoptée par le Maroc à l’initiative de SM le Roi Mohammed VI, qui se base sur une approche humanitaire et respecte les droits de l’Homme, consacrant les mécanismes onusiens en matière des droits de l’Homme et des migrants en particulier.
Il a, à cet effet, rappelé que le Royaume a pu, à travers sa politique et stratégie migratoire, régulariser la situation de milliers de migrants, en leur garantissant le droit d’accès au marché de travail pour mener une vie décente et respectueuse.
Quant à la Secrétaire générale chargée des affaires de l’Immigration et de l’Emigration en Espagne, Marina Del Coral, elle a souligné que les migrants contribuent au progrès et au développement socio-économique du pays, relevant l’impératif de favoriser leur insertion au niveau du pays d’accueil.
Elle a, dans ce cadre, souligné la nécessité de garantir une bonne gestion de la diversité culturelle de manière à lutter contre toute sorte de discrimination et exclusion et promouvoir l’équité et l’égalité dans l’accès du marché de travail dans le pays d’accueil.
Mme Del Coral a de même appelé à déterminer les besoins du marché de travail dans les pays de réception de manière à mieux identifier et définir les profils des travailleurs recherchés.
Le Directeur général de l’Organisation Arabe du Travail, Faiz Matiri, a, pour sa part, souligné que le phénomène de la migration ne cesse de se développer davantage compte tenu des écarts de richesse qui se creusent entre les différents pays et régions du monde.
M. Matiri a également relevé l’impératif d’œuvrer de concret pour alléger les souffrances des migrants tout en soutenant les pays d’accueil, appelant à mener un dialogue sociétal qui intègre les différentes parties prenantes, décideurs politiques, spécialistes du secteur et représentants du tissu associatif.
S’agissant du Conseiller technique principal-migration de travail en Afrique du Nord au sein de l’Organisation internationale du travail (OIT), Carella Francesco, il a relevé l’importance d’harmoniser les politiques de l’emploi avec le marché de travail, en prenant en considération ses spécificités et besoins.
M. Francesco a, entre autres, plaidé pour le développement d’une vision claire spécialisée dans la gestion et le traitement des coûts de la migration, précisant que 150 millions des 207 millions de migrants en âge de travailler (soit 73 pc) sont des « travailleurs migrants ».
Initiée sous le thème « Promouvoir la croissance via des politiques et institutions inclusives du marché du travail », cette manifestation est organisée par le ministère de l’Emploi et des Affaires Sociales en collaboration avec le Bureau International du Travail et l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE).
Elle a pour objectif de présenter et de débattre des expériences relatives aux politiques macroéconomiques et des politiques d’emploi qui combinent les interventions publiques et privées à même de réduire les disparités catégorielles et interrégionales.
Les participants de ce forum ont examiné deux jours durant, les options de politiques en vue de faire face aux inégalités en matière de croissance inclusive et d’emploi, le renforcement de la croissance et le bien être via des politiques et institutions inclusives des marchés du travail, l’insertion économiques des jeunes sur les marchés du travail, outre la promotion d’une plus grande égalité entre hommes et femmes sur le marché du travail.
Ils ont également débattu des politiques et institutions du marché du travail face aux disparités intra et inter régionales et des inégalités et impacts des marchés du travail sur les travailleurs migrants.
Ont pris part à ce carrefour mondial de l’emploi plus de 200 responsables venus des quatre coins du monde, dont des représentants des ministères de l’Emploi et du travail des pays européens, arabes, asiatiques et d’Amérique, ainsi que les organisations des employeurs et des travailleurs, les institutions et organismes internationaux opérant dans le domaine de l’emploi et du développement, notamment l’Organisation Arabe du Travail, la Banque Mondiale, le PNUD et la Banque Européenne d’Investissement (BEI).
03 mars 2016
Source : MAP
