Le ministre chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration, Anis Birou, a souligné, jeudi à Rabat, la prépondérance de l’approche humaine et sa primauté sur la dimension sécuritaire dans la nouvelle politique migratoire marocaine.
Intervenant à l’ouverture d’un symposium sous le thème « L’immigration au Maroc et au Royaume Uni entre politiques publiques et vie quotidienne », le ministre a indiqué que la nouvelle politique migratoire, adoptée à l’initiative de SM le Roi Mohammed VI, est fondée sur une approche axée sur la protection des droits de l’homme dans le traitement des questions liées à la migration et à l’asile.
Tout en saluant la tenue de ce symposium, initié par l’association d’amitié maroco-britannique (Moroccan British Society) en partenariat avec l’Université de Cambridge et le British Council, le ministre a souligné le rôle qui incombe aux intellectuels pour mettre en lumière la contribution de la migration à l’enrichissement culturel des sociétés d’accueil.
Dans ce sens, M. Birou a rappelé que la richesse et la diversité culturelle dont jouit le Maroc ne sont que le fruit des migrations successives qu’a connues le Royaume au fil du temps.
De ce fait, le Maroc en tant que terre d’accueil s’est employé à améliorer les conditions de vie des immigrés sur son territoire à travers l’adoption d’une politique basée sur une approche globale qui consacre la dimension humaine et accorde la primauté aux conventions internationales, a assuré le ministre, soulignant que cette nouvelle politique migratoire incarne la vision du Maroc de la responsabilité partagée et offre une alternative aux candidats à l’émigration clandestine qui risquent leur vie en traversant la Méditerranée.
M. Birou a réitéré à cet égard la disposition du Maroc à renforcer la coopération avec ses voisins du Sud comme du Nord pour une meilleure gouvernance régionale de la migration, rappelant les principaux aspects de l’action de son ministère dans ce sens, notamment la promotion de l’intégration des immigrants à travers l’action culturelle et éducative, la facilitation de leurs accès aux services de santé et à l’emploi, outre les efforts en matière d’assistance humanitaire et de renforcement de l’arsenal juridique.
De son côté, le vice-président de la Moroccan British Society, Abdelkrim Bennani, a souligné l’importance de ce symposium qui, à la faveur de la diversité des participants, offre des regards croisés sur les mutations profondes liées à l’immigration au Maroc et au Royaume Uni.
Pour sa part, Pr. Sami Everett de l’Université de Cambridge, a évoqué l’impact de la crise économique actuelle sur la gestion de la question migratoire, avec notamment la prédominance de la logique sécuritaire dans les politiques migratoires adoptées en Europe.
Il a attribué le phénomène de l’hostilité à l’immigration, en partie, à ce malaise économique qui prévaut dans plusieurs société européennes.
Les travaux de cette rencontre, qui rassemble une pléiade d’universitaires et d’experts venus du Maroc, du Royaume Uni, d’Espagne, de Belgique, des Pays Bas et de Suède, se déclinent en trois volets : la migration inverse ou le retour des immigrés à leur pays d’origine, l’immigration vue d’une perspective culturelle, et la migration et le développement.
29 janv. 2015
Source : MAP
